Lorsque les équipements 5G Huawei ont été définitivement exclus en Suède, en juin 2021, l’un de ses hauts cadres européens, Kenneth Fredriksen, avait prévenu « Nous allons continuer à nous battre pour notre droit d’être sur le marché [suédois] ». L’entreprise chinoise a tenu parole le 30 janvier.

La guerre engagée par les États-Unis contre Huawei n’est pas terminée

Huawei a engagé une procédure internationale d’arbitrage auprès du Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements du Groupe de la Banque mondiale. Il s’agit de la principale institution compétente en cas de conflit entre un État et une entreprise autour de traités d’investissements internationaux.

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Les États membres Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements du Groupe de la Banque mondiale. Crédit : CIRDI

Dans un communiqué, relayé par l’AFP, Huawei explique que « La décision des autorités suédoises de discriminer Huawei et de l’exclure du déploiement de la 5G a porté un préjudice important à l’investissement de Huawei en Suède, en violation des obligations internationales de la Suède ».

L’affaire est liée au mouvement d’interdiction de l’entreprise chinoise des réseaux 5G initié par l’administration Trump en 2018. Pour les États-Unis, en passant par Huawei, le gouvernement chinois pourrait espionner, voire paralyser les réseaux 5G dotés de ses appareils. Une accusation fermement niée par le géant des télécommunications, alors leader mondial sur le marché.

La Suède risque de devoir payer 500 millions d’euros ou plus

Après le Royaume-Uni, l’autorité suédoise des postes et télécommunications a été la première en Europe à suivre les États-Unis. En octobre 2020 l’autorité a interdit les équipements Huawei et ZTE de son infrastructure 5G. Une décision assortie de l’obligation de retirer les appareils déjà installés d’ici le 1er janvier 2025. Des restrictions plus ou moins importantes ont été mises en œuvre dans plusieurs autres pays occidentaux, dont la France.

En Suède, Huawei avait attaqué les conclusions de l’autorité devant un tribunal local. Sans succès : en juin 2021, la justice suédoise a confirmé la décision. En réaction, la Chine a menacé de contre-attaquer en limitant voire en interdisant le numéro 2 mondial des équipements 5G, l’entreprise suédoise Ericsson.

Selon la télévision publique en Suède, Sveriges Televisio, Huawei aurait réclamé 5,2 milliards de couronnes suédoises de réparations, soit un peu moins de 500 millions d’euros. En cas de victoire de l’entreprise lors de la procédure d’arbitrage la somme pourrait être plus salée.