La filiale d’Alphabet a déposé un recours auprès d’un juge pour ne pas avoir à publier l’ensemble des données relatives aux accidents de ses véhicules autonomes. Waymo ne compte pas non plus communiquer sur les mesures prises suite à ces accidents. L’entreprise américaine invoque le « secret des affaires », pour que ces données restent secrètes.

Waymo ne veut pas communiquer les données sur les accidents de ses véhicules autonomes

Waymo a intenté un procès contre le California Department of Motor Vehicles (DMV), pour tenter d’empêcher que les données sur les accidents de ses voitures autonomes ne soient rendues publiques. La filiale d’Alphabet, dont les véhicules ont déjà parcouru 32 millions de kilomètres, se défend en assurant que ces informations doivent impérativement être considérées comme des données secrètes, pour préserver le secret commercial.

Très peu d’entreprises sont autorisées à exploiter des véhicules entièrement autonomes aux États-Unis. En Californie, elles sont toutes sous le contrôle du Department of Motor Vehicles. Sur les 60 entreprises autorisées à effectuer des tests, seule une poignée d’entre elles ont le droit de faire rouler des véhicules sans conducteur. C’est le cas de Waymo. Pour les entreprises concernées, le Department of Motor Vehicles demande régulièrement la publication des données, afin de bien comprendre l’évolution de la conduite autonome et de pouvoir en maîtriser tous les aspects.

Suite à une demande de publication de documents, Waymo refuse que les données sur les accidents impliquant ses véhicules autonomes sans chauffeur de sécurité ne soient pas rendues publiques. Dans la semaine du 17 janvier 2022, Waymo a donc déposé un recours devant la Cour supérieure du comté de Sacramento.

La filiale d’Alphabet estime que « la divulgation de ces informations au public placerait Waymo dans une position concurrentielle désavantageuse ». Pour faire simple, l’entreprise ne veut pas que le processus qui permet d’analyser les accidents soit rendu public, au risque de fournir « un aperçu stratégique à ses concurrents ».

Ces données doivent-elles être considérées comme des secrets commerciaux ?

Waymo estime également la divulgation de ces données pourrait avoir un effet paralysant sur l’ensemble de l’industrie des véhicules autonomes. L’entreprise assure que les acteurs du marché, intéressés par le déploiement de véhicules autonomes en Californie, seront dissuadés d’investir du temps et des ressources précieuses dans le développement de cette technologie s’il est prouvé que leurs secrets commerciaux ont été divulgués.

Le rapport de désengagement, réclamé chaque année par le DMV, et dans lequel doivent figurer le nombre de kilomètres parcourus et la fréquence à laquelle les opérateurs ont été contraints de reprendre le contrôle des véhicules, est critiqué par de nombreuses entreprises du secteur. Elles estiment qu’il est de moins en moins pertinent et décrivent ce rapport comme un moyen « trompeur et inutile » de suivre les progrès des tests en Californie.

Waymo est disposé à partager des données sur les tests réalisés, mais en grande partie selon ses propres termes. L’entreprise a par exemple expliqué comment ses véhicules autonomes auraient pu permettre d’éviter des dizaines d’accidents mortels, qui se sont réellement produits en Arizona, sur près d’une décennie.