Intel se porte bien et ne se serait même jamais mieux porté qu’en 2021. Selon les résultats publiés par l’entreprise le 26 janvier, pour le quatrième trimestre, son chiffre d’affaires a atteint 19,5 milliards de dollars, en hausse de 3% par rapport à l’année précédente. Sur l’ensemble de 2021, les revenus d’Intel atteignent 74,7 milliards de dollars.
L’activité centre de données en pleine forme
Ces beaux résultats ont été obtenus malgré la baisse de 7% de sa branche principale, celle des microprocesseurs, Client Computing Group, à 10,1 milliards de dollars. En période de pénurie de puces, le résultat était attendu. L’entreprise ne peut pas envoyer autant de produits qu’elle le souhaiterait. Le secteur des ordinateurs portables, particulièrement affecté, enregistre une baisse de revenu de 16%, celui des ordinateurs fixes s’en sort mieux, avec une hausse de 19%.
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Heureusement l’activité « Data Center Group » se porte bien, avec une hausse de 20% de son chiffre d’affaires, à 7,3 milliards de dollars. Le PDG d’Intel, Pat Gelsinger en a profité pour annoncer le lancement de la prochaine génération de puces pour serveur, Sapphire Rapids.
Deux autres filiales d’Intel, bien plus petite, se portent bien. L’Internet of Things Group, comme son nom l’indique, destiné à l’internet des objets, et Mobileye, la branche conduite autonome. Cette dernière affiche un chiffre d’affaires de 356 millions de dollars, en augmentation de 7% au 4e trimestre. Pat Gelsinger avait annoncé une entrée prochaine en bourse de la filiale en décembre. Le PDG n’est pas revenu sur le sujet.

Les résultats détaillés du quatrième trimestre d’Intel. Crédit : Intel
Intel face à une concurrence féroce
Un seul point plus sombre dans le bilan flatteur d’Intel, ses bénéfices. Ils ont baissé de 5% sur l’année, de 21% sur le 4e trimestre avec 4,6 milliards de dollars. Un mal pour un bien. Pat Gelsinger, arrivé à la tête de l’entreprise en février 2021, a décidé de mener une politique massive d’investissement.
Le constructeur de semi-conducteurs américain est malmené par la concurrence. Il a été dépassé par Samsung au classement des plus grands fabricants, Apple et AMD développent des ordinateurs sans ses puces, une petite révolution, Qualcomm est en embuscade…
Pat Gelsinger a annoncé une période de transition, un plan quinquennal de redressement, pour rattraper le retard de la société. Intel continuera de fabriquer ses propres puces pour ordinateurs et serveur, mais, c’est une nouveauté, pourrait fabriquer des modèles pour d’autres entreprises.
Le PDG s’attend à voir les ventes de l’industrie de semi-conducteurs doubler sur une décennie, de 500 milliards de dollars à 1000 milliards. Il profite de la pénurie, qui devrait durer jusqu’en 2024 selon lui, et des désirs de souveraineté sur la production en Europe et aux États-Unis, pour grappiller des financements.
Les bénéfices sacrifiés aux investissements
La construction de nouvelles fabriques de semi-conducteurs reste excessivement chère. Intel a annoncé une usine dans l’Ohio en janvier pour la modique somme de 20 milliards de dollars. Elle doit produire ses premières puces en 2025.
Tout au long de 2021, des investissements ont été annoncés en Arizona, au Nouveau-Mexique. En Europe, Intel a promis 95 milliards de dollars d’investissements sur 10 ans. Pat Gelsinger a prévenu que les marges de l’entreprise s’en retrouveront affectées durant 2 à 3 ans, pour son bien ?