Un nouveau chapitre s’ouvre dans la sortie de BlackBerry du marché de la téléphonie mobile. Cette fois-ci il semble que l’équipementier ait réellement décidé de quitter le monde des smartphones. Le fabricant canadien vient de céder ses derniers brevets de téléphonie mobile pour 600 millions de dollars (530 millions d’euros) à Catapult IP Innovations. Reste désormais à savoir comment ce nouvel acquéreur va bien pouvoir monétiser ces brevets.

BlackBerry vend ses brevets pour 600 millions de dollars

BlackBerry vient donc de vendre les brevets concernant les appareils mobiles, la messagerie et les réseaux sans fil. Il s’agit des brevets relatifs aux smartphones fabriqués par le constructeur, aux claviers QWERTY et à BlackBerry Messenger (BBM). Le fabricant canadien est un vétéran des « guerres de brevets sur les smartphones ». Depuis 1984, date de création de la société, BlackBerry a été confronté à de nombreux litiges au sujet des brevets, notamment contre Handspring et Good Technology au début des années 2000 et plus récemment contre Facebook en 2018.

Catapult IP Innovations est une nouvelle société, vraisemblablement créée dans l’objectif de racheter les brevets de la société canadienne, avec un montant énorme de dettes, aucun produit, et aucun flux de trésorerie. En supposant que le plan n’est pas de faire instantanément faillite, la société va devoir trouver un moyen de monétiser les brevets de BlackBerry d’une manière ou d’une autre. Elle va pouvoir commencer par poursuivre en justice toutes les entreprises qu’elle estime être en violation des actifs nouvellement acquis.

La descente aux enfers du fabricant canadien

Avant que l’iPhone ne vienne bouleverser le marché en 2007, BlackBerry était l’un des principaux acteurs du secteur de la téléphonie mobile avec Windows Mobile et Nokia. La société canadienne n’a pas su s’adapter pour faire face. Son système d’exploitation BlackBerry 10, axé sur le tactile, est arrivé beaucoup trop tard. La société a donc décidé d’abandonner le développement du système d’exploitation BlackBerry en 2015 lorsqu’elle a lancé son premier téléphone Android, le BlackBerry Priv.

En 2016, le fabricant canadien a même décidé de renoncer au développement du matériel téléphonique, en abandonnant complètement le secteur des smartphones. Les irréductibles, qui possèdent encore un appareil BlackBerry OS, ont perdu l’accès aux serveurs de BlackBerry au début de l’année 2022. En 2021, une société appelée OnwardMobility a tenté de reprendre la marque BlackBerry en promettant de lancer un téléphone quelques mois plus tard. Une promesse repoussée d’un an, qui ne devrait finalement pas aboutir.