Depuis plusieurs jours, Spotify est au cœur d’une polémique et sous le feu des critiques. Deux artistes, Neil Young, légende américano-canadienne du folk rock et Joni Mitchell, chanteuse canadienne, ont décidé de quitter la plateforme respectivement le 26 et 28 janvier, lui reprochant la présence de podcasts complotistes contre la vaccination. Le géant suédois du streaming a tenté de réagir en annonçant de nouvelles mesures pour lutter contre cette désinformation.

Spotify au cœur d’une polémique qui prend progressivement de l’ampleur

C’est Neil Young qui a initié le mouvement contre Spotify en lui demandant de cesser d’héberger le controversé animateur américain Joe Rogan, numéro un des écoutes de podcast sur Spotify en 2021. Ce dernier est accusé d’avoir critiqué la vaccination et d’avoir fait la promotion de l’ivermectine, un traitement non autorisé contre le Covid-19. Près de 200 professionnels de santé américains se sont indignés après qu’il eut reçu Robert Malone dans son émission, un médecin très apprécié des antivaccins.

N’ayant pas obtenu gain de cause, il a décidé de quitter la plateforme et de ne plus laisser ses titres sur la plateforme en déclarant que « Spotify est devenu un lieu de désinformation potentiellement mortelle sur le Covid. Des mensonges vendus contre de l’argent ». Le geste a été apprécié par le président de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus. Cette polémique a entraîné le désabonnement de plusieurs milliers d’utilisateurs, le départ de Joni Mitchell ainsi que la chute de la valeur boursière du groupe suédois.

Ce n’est pas la première fois qu’une plateforme en ligne est confrontée à une polémique semblable. Avant même l’apparition du Covid-19, en 2019, YouTube avait décidé de retirer la publicité (et donc la possibilité de gagner de l’argent) des vidéos anti-vaccination. Plus récemment, c’est Joe Biden qui avait accusé Facebook de ne pas agir contre les publications antivax, ce qui n’avait pas manqué de faire réagir le réseau social.

Plusieurs mesures annoncées par le président de Spotify afin de lutter contre la désinformation

Dans un billet de blog paru le 30 janvier 2022, le PDG et cofondateur de Spotify, Daniel Ek, a annoncé quelques mesures contre la désinformation sur sa plateforme.

Au début de son article, Daniel Ek indique qu’il est contre la censure, « Il y a beaucoup de personnes et de points de vue sur Spotify avec lesquels je ne suis pas du tout d’accord » précise-t-il. Il ajoute également que sa plateforme ne doit pas prendre la position de censeur de contenu, mais qu’elle doit tout de même s’assurer que les utilisateurs puissent avoir conscience des règles établies et des sanctions envisagées en cas de violation.

Daniel Ek a annoncé que tous les podcasts évoquant le covid-19 seront accompagnés de liens qui guideront les utilisateurs vers des informations factuelles et scientifiques sourcées, « Sur la base des retours que nous avons depuis ces dernières semaines, il est devenu clair pour moi que nous avions une obligation de faire plus pour fournir de l’équilibre et donner accès à une information largement acceptée des communautés médicales et scientifiques ».

Spotify fait également preuve de transparence puisqu’il a publié sur son site, le règlement qu’il réserve habituellement à ses créateurs. Si l’une des règles est enfreinte, comme le déni de l’existence d’une maladie par exemple, Sportif peut prendre des sanctions allant jusqu’à l’exclusion. L’entreprise souhaite également tester de nouvelles façons de signaler aux créateurs de podcasts ce qu’il est acceptable de dire ou non, sans toutefois évoquer de mécanisme de sanction ou d’exclusion.

Pour ce qui est de Joe Regan, pour l’heure, Spotify estimerait en interne que les conditions ne sont pas réunies pour une exclusion.