60 jours pour plier bagage, voilà la sentence de la Federal Communications Commission (FCC) contre China Unicom. Les licences de l’entreprise d’État chinoise ont été révoquées aux États-Unis le 27 janvier au nom de la sécurité nationale.

L’ombre de la révocation plane depuis 2019

La décision a semblé facile aux commissaires, les quatre ont voté comme un seul homme pour l’interruption des services nationaux et internationaux de China Unicom Americas. Dans le texte accompagnant cette décision, il est expliqué « que l’action d’aujourd’hui protège l’infrastructure des télécommunications de la nation contre les menaces potentielles pour la sécurité ».

L’enquête officielle contre China Unicom a été lancée par la FCC en mars 2021, après des demandes en ce sens par plusieurs élus depuis 2019. La commission explique que China Unicom n’est pas parvenu au cours des investigations à « dissiper les graves inquiétudes concernant le maintien de son autorité à fournir des services de télécommunications aux États-Unis ».

China Unicom rejoint les deux autres opérateurs d’État chinois, China Telecom interdit en octobre 2021 et China Mobile dont les demandes de licences ont été rejetées en 2019. Une dynamique évidemment liée à l’accroissement constant des tensions entre la Chine et les États-Unis.

Jessica Rosenworcel a reconnu dans une déclaration relayée par Reuters, que les choses sont différentes qu’en 2002, année où China Unicom a reçu ses premières licences, « le paysage de la sécurité nationale a changé et il y a de plus en plus de preuves – et avec elles, une préoccupation croissante – que les opérateurs appartenant à l’État chinois constituent une menace réelle pour la sécurité de nos réseaux de télécommunications ».

China Unicom peut conserver son activité de centre de données. Pour combien de temps ?

L’entreprise s’est défendue de représenter le moindre danger pour les utilisateurs américains. China Unicom dit avoir « toujours respecté les lois et règlements en vigueur et fourni des services et des solutions de télécommunications en tant que partenaire fiable de ses clients ». Insuffisant pour convaincre les commissaires qui ont jugé insincère les réponses de China Unicom devant la Commission.

Maigre consolation, l’opérateur n’est pas totalement interdit aux États-Unis. Son activité de centre de données peut continuer malgré la révocation de ses licences. Le commissaire de la FCC, Geoffrey Starks a expliqué que la Commission et le Congrès devaient réfléchir à donner une autorité plus large à la FCC pour se pencher sur les problèmes de sécurité de ces centres.