Tesla a publié le 26 janvier des résultats du quatrième trimestre 2021 surpassant les prévisions, malgré la pénurie de semi-conducteurs affectant l’ensemble du secteur. D’octobre à décembre, le chiffre d’affaires de l’entreprise d’Elon Musk a augmenté de 65%, pour atteindre 17,7 milliards de dollars. Côté bénéfice, les 270 millions gagnés en 2020 à la même période se sont transformés en 2,3 milliards de dollars.

La pénurie de semi-conducteurs atténuée

Le quatrième trimestre est souvent le meilleur pour les entreprises, Tesla ne fait pas exception. Les chiffres sur l’ensemble de l’année restent impressionnants, 53,8 milliards de dollars de chiffres d’affaires en 2021, en hausse de 70%. Les profits ont atteint 5,5 milliards de dollars, un record donnant l’occasion à l’entreprise de fanfaronner dans son communiqué, « Il ne devrait plus y avoir de doute sur la viabilité et la rentabilité des véhicules électriques ».

Ces résultats sont d’autant plus notables que 2021 a été marquée par une pénurie de semi-conducteurs. Elle a forcé plusieurs constructeurs automobiles à fermer des usines temporairement. D’après Les Échos la pénurie a fait baisser de 13 millions de véhicules la production mondiale, par rapport à l’avant-crise.

Tesla n’y a pas échappé. Les lignes de son usine de Fremont en Californie ont été interrompues durant le mois d’octobre. L’entreprise reconnaît « Nos propres usines ont fonctionné en dessous de leur capacité pendant plusieurs trimestres, la chaîne d’approvisionnement étant devenue le principal facteur limitant, ce qui devrait se poursuivre jusqu’en 2022 ».

Produire, encore produire, toujours produire et Tesla sera sauvé

Il n’empêche, Tesla semble s’en être mieux sortie que ses concurrents. La livraison de voitures de l’entreprise a augmenté de 87% par rapport à 2020, pour atteindre 936 000 unités, tirée par l’Europe et la Chine. La société d’Elon Musk en a profité pour étendre d’un tiers son réseau de Superchargeur, avec 3476 stations.

Tesla a pu atténuer l’impact de la pénurie de puces grâce à son système informatique centralisé autour duquel sont développés ses véhicules. Grâce à lui l’entreprise peut aisément modifier son logiciel pour pouvoir accueillir un plus large panel de puces lorsqu’un modèle n’est plus disponible.

L’entreprise insiste sur l’importance de la production comme levier de croissance pour Tesla, « Nous pensons que la compétitivité sur le marché des véhicules électriques sera déterminée par la capacité à ajouter de la capacité à travers la chaîne d’approvisionnement et à augmenter la production ».

Les usines de Fremont, où ont été construits 600 000 véhicules en 2021, et de Shanghai devraient voir leur production augmenter. Deux autres usines à Austin au Texas et à Berlin, en Allemagne, vont contribuer à la croissance du nombre de véhicules disponibles. Tesla indique chercher de nouveaux emplacements pour une ou plusieurs usines en 2022.

Le Cybertruck attendra un an de plus

Ce choix de la production se fait au détriment de l’élargissement de la gamme de produits. Elon Musk a expliqué, « Si nous devions introduire de nouveaux véhicules, notre production totale de véhicules diminuerait ». Le Cybertruck annoncé pour fin 2021 ne sera toujours pas disponible en 2022. Quant à la Tesla à bas coût promis par Musk, la sentence est prononcée, « À un moment donné, nous le ferons. Nous avons assez à faire en ce moment », a déclaré le sulfureux PDG.

En attendant, Tesla est en grande forme et attend de pied ferme les constructeurs automobiles qui l’ont un temps moqué. Ce n’est plus le cas. Ford, General Motors, Renault et Volkswagen ont tous annoncé des plans ambitieux pour le marché de la voiture électrique. Un challenge assurément pour Tesla, mais Elon Musk voit plus loin que l’électrique, « Au fil du temps, nous pensons que la conduite autonome intégrale deviendra la plus importante source de rentabilité pour Tesla ».