L’autorité européenne des marchés financiers (AEMF) a annoncé une nouvelle proposition pour réduire l’empreinte carbone des cryptomonnaies : interdire le système de validation par preuve de travail. Avec la mise en place de cette mesure, l’ensemble des pays de l’Union européenne devrait éviter d’utiliser ce processus au profil de la preuve d’enjeu, moins énergivore et donc plus respectueux du climat.

De la preuve de travail vers la preuve d’enjeu

Le vice-président de l’AEMF, Erik Thedéen, a déclaré que « le bitcoin et les cryptomonnaies en général pourraient mettre en péril les chances de l’UE d’atteindre son objectif climatique : réduire l’empreinte carbone d’au moins 55 % d’ici la fin de cette décennie. » C’est pourquoi le régulateur a proposé d’interdire le système de validation par preuve de travail. Les deux cryptomonnaies les plus utilisées (le Bitcoin et l’Ether) reposent toutes les deux sur ce processus, même si Ethereum tend vers une mise à jour la rendant 99,95% moins énergivore.

Le souci pour l’AEMF, c’est que la preuve de travail consomme énormément d’énergie pour ajouter un bloc supplémentaire à la blockchain. Chaque mineur du réseau doit réaliser des calculs demandant beaucoup d’énergie et de temps afin de chiffrer l’ensemble des transactions d’un bloc ainsi que les transactions chiffrées de la blockchain précédente.

Ainsi, le régulateur européen souhaite transiter vers la preuve de participation (ou preuve d’enjeu), bien moins énergivore que la preuve de travail. En revanche, beaucoup estiment que la blockchain ainsi forgée ne présente pas la même robustesse et le même niveau de qualité lorsqu’elle repose sur la preuve d’enjeu.

Des restrictions autour des cryptomonnaies un peu partout dans le monde

« Le secteur financier et de nombreuses grandes institutions sont désormais actifs sur les marchés des cryptomonnaies », précise Erik Thedéen. « Nous devons avoir une discussion sur le passage de l’industrie vers une technologie plus efficace. » Partout dans le monde, plusieurs pays ont imposé des restrictions sur le minage de cryptomonnaies. En Chine, la banque centrale chinoise a interdit les transactions en cryptomonnaies. Au Bangladesh, en Algérie et en Égypte, les autorités ont interdit l’achat, la vente, l’utilisation ou la détention de cryptomonnaies.

Au sein de l’Union européenne, la Suède a déjà montré ses inquiétudes et appelé à l’interdiction de la preuve de travail, sous l’impulsion d’Erik Thedéen, également directeur de l’agence de supervision financière suédoise et Björn Risinger, directeur de l’agence de protection de l’environnement de la Suède.

Aux États-Unis, un certain nombre de membres du Congrès et des États veulent maintenant le bon fonctionnement des cryptomonnaies et conserver la preuve de travail. Néanmoins, le House Energy Committee, l’autorité américaine régulant sur l’énergie va tenir une audience cette semaine intitulée « Nettoyage des cryptomonnaies », se concentrant sur le bilan climatique des cryptomonnaies.