La semaine dernière, la Russie a lancé ses premières attaques virtuelles contre l’Ukraine. Si les soldats et les chars se soucient des frontières nationales, ce n’est pas le cas des cyberattaques. Des experts en cybersécurité craignent que ces offensives de piratage ne s’étendent au monde entier, menaçant l’Europe et les États-Unis.

La cyberguerre, l’étape ultime avant la guerre ?

Alors que près de 100 000 soldats sont amassés à la frontière entre l’Ukraine et la Russie, plusieurs sites web officiels ukrainiens ont déjà fait l’objet d’attaques virtuelles la semaine passée. Les sites web du cabinet du gouvernement, des conseils de sécurité et de défense et du ministère de l’éducation figurent parmi les sites touchés. Cette attaque virtuelle montre le nouveau visage de la guerre : la cyberguerre.

Cela inquiète les gouvernements du monde entier qui estiment que les répercussions sur le reste du monde pourraient se faire ressentir dans les prochaines semaines. La cyberguerre n’a pas de frontière. Le 18 janvier 2022, au lendemain de la découverte des attaques contre les sites ukrainiens, l’Agence américaine de cybersécurité (CISA) a ordonné à ses opérateurs de prendre des « mesures urgentes à court terme » contre les cybermenaces.

Pour John Hultquist, responsable du renseignement pour la société de cybersécurité Mandiant, « les cyberattaques sont des outils qui peuvent être utilisés avant que les balles et les missiles ne volent. Pour cette raison précise, c’est un outil qui peut être utilisé contre n’importe quel pays lorsque la situation se détériore ».

Les répercussions des actions menées par la Russie en Ukraine

Le président Joe Biden a même déclaré la 19 janvier que les États-Unis pourraient « répondre aux futures cyberattaques russes contre l’Ukraine ». Biden pense que Vladimir Poutine va finir par envahir l’Ukraine. Les États-Unis se tiennent prêts.

Depuis 2014, l’Ukraine est la cible de cyberattaques russes à répétition. En 2015, des pirates informatiques russes ont même attaqué le réseau électrique ukrainien et éteint les lumières de Kiev. Des actes sans précédent. En 2017, la cyberattaque NotPetya, orchestrée par Moscou, s’était propagée dans les systèmes informatiques du monde entier.

Selon la Maison Blanche, cette attaque aurait causé plus de 10 milliards de dollars de dommages à l’échelle mondiale. Il s’agirait de la « cyberattaque la plus destructrice et la plus coûteuse de l’histoire ». Ces vagues de cyberattaques russes n’ont vraisemblablement pas fini de déferler.

John Hultquist estime que l’agence de renseignement militaire russe, le GRU, va continuer de mener des actions pour déstabiliser les gouvernement mondiaux, avec notamment l’Ukraine en ligne de mire et les impacts que cela peut avoir sur le reste du monde.