Dans un rapport publié le 18 janvier 2022, le Citizen Lab pointe du doigt les failles de l’application My 2022, développée par la Chine à l’occasion des Jeux Olympiques d’hiver de Pékin.

My 2022, l’app des Jeux Olympiques qui fait déjà débat

Alors que le yuan numérique sera la monnaie officielle des Jeux Olympiques de Pékin, la Chine va imposer l’utilisation de l’application My 2022. Une app obligatoire pour tous les participants aux Jeux olympiques de 2022 à Pékin. Son utilisation fait déjà débat. En effet, selon les experts du Citizen Lab, l’application présente des failles dangereuses. En effet, plusieurs types de données et les transferts de fichiers ne sont pas chiffrés.

Concrètement, cela signifie que les données des athlètes peuvent être facilement piratées, et cela n’est pas envisageable. Selon les experts en cybersécurité, les formulaires sanitaires qui transmettent les détails du passeport, les informations démographiques, les antécédents médicaux et de voyage sont également vulnérables. D’après les tests effectués, les serveurs peuvent également être usurpés, ce qui permettrait à un hacker d’afficher de fausses instructions aux utilisateurs.

Ce n’est pas tout : si l’app My 2022 est assez transparente sur les données collectées, il est difficile de trouver à qui ou à quelles organisations elle partage ces informations. L’app comprend également une liste de mots-clés de censure, actuellement inactive, qui cible une variété de sujets politiques. Bref, tous ces défauts de sécurité violent la politique de Google et les directives de l’App Store d’Apple, mais aussi les lois chinoises et les normes nationales relatives à la protection de la vie privée…

L’application My 2022 a été développée en raison de la pandémie de Covid-19, afin de contrôler la vaccination des athlètes et d’imposer des tests quotidiens. En outre, tous les participants internationaux et nationaux aux Jeux sont tenus de télécharger My 2022 14 jours avant leur départ pour la Chine et de commencer à surveiller et à communiquer quotidiennement leur état de santé à l’application.

Une édition des JO d’hiver très controversée à Pékin

Alors que les Jeux Olympiques d’hiver démarreront officiellement le 4 février à Pékin, cette affaire vient entacher un peu plus l’imager de cette édition controversée. Plusieurs grandes puissances mondiales ont décidé d’opposer un boycott diplomatique. C’est notamment le cas des États-Unis, du Canada, du Royaume-Uni ou encore du Japon.

Le porte-parole du gouvernement japonais, Hirokazu Matsuno, précise que « nous n’avons pas prévu d’envoyer de représentants du gouvernement. Le Japon estime qu’il est important que les valeurs communes partagées par la communauté internationale, telles que la liberté, les droits de l’Homme et l’État de droit, soient également respectées en Chine ».

Dès février 2021, environ 180 groupes de défense des droits de l’Homme ont appelé les gouvernements à boycotter ces Jeux, arguant que « la tenue des Jeux à Pékin légitimerait un régime qui se livre actuellement à un génocide contre le peuple ouïghour en Chine ».