L’Espagne a décidé de sévir le 17 janvier contre les influenceurs et les annonceurs assurant la promotion des cryptomonnaies. Le pays souhaite que les abonnés des plus gros influenceurs soient correctement informés des risques des cryptomonnaies pour leurs économies. Il n’est pas le seul.

La publicité pour les cryptomonnaies, c’est encadré

En parallèle d’une forte volatilité des prix des cryptoactifs, les publicités agressives pour attirer de nouveaux investisseurs se sont multipliées. Andres Iniesta, a été repris par le superviseur des marchés boursiers, la Commission nationale du marché des valeurs (CNMV), pour avoir assuré la promotion de Binance sur Twitter et sur Instagram rappelle Reuters.

Face au risque pour les porte-monnaie des investisseurs amateurs les plus influençables, l’Espagne a pris les choses en main. Les entreprises et influenceurs avec plus de 100 000 abonnés devront informer CNMV dix jours avant la diffusion d’une publicité pour autorisation.

Ils devront indiquer s’ils ont été payés pour assurer la promotion d’un service de cryptomonnaies. Des avertissements clairs et impartiaux devront apparaître. La mesure entrera en vigueur mi-février.

Singapour et la France se penchent également sur le problème

En parallèle, le même jour, une mesure similaire a été prise à l’autre bout de la planète par Singapour. Pourtant perçue comme un paradis pour l’échange de cryptomonnaie, la cité-État s’inquiète également pour le grand public tenté de se plonger dans ce marché instable et peu réglementé. La Monetary Authority off Singapore a limité la publicité de ces produits sur les plateformes des entreprises elles-mêmes et interdits par ailleurs.

En France la première condamnation pour « pratiques commerciales trompeuses » en lien avec les cryptomonnaies, a été infligée à Nabilla en juillet. L’influenceuse a écopé de 20 000 euros d’amendes pour une publicité dissimulés sur un site d’échanges de bitcoins sur Snapchat en 2018.

À quand une réglementation européenne ?

C’est le seul cas actuellement recensé dans l’hexagone. Le Monde signale toutefois que plusieurs stars de téléréalité sont sous le coup d’une enquête menée par l’Autorité des marchés financiers (AMF) et de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). Plusieurs d’entre elles ont eu leur compte Instagram supprimé pour la promotion de plateformes de trading.

Il n’existe ni règlement, ni directive au niveau européen pour encadrer la promotion et le marché des cryptomonnaies. La Suède a émis le souhait d’interdire les cryptomonnaies trop énergivores, sans rencontrer d’échos spécifiques sur le continent. Les projets de réglementations se multiplient à travers le monde et le dynamisme du marché publicitaire du secteur pourrait inciter les législateurs européens à s’en saisir rapidement.