Selon le porte-parole du ministère des affaires étrangères en Ukraine, plusieurs sites web du gouvernement sont actuellement victimes d’une « cyberattaque massive ». Alors que les tensions avec la Russie s’intensifient, Josep Borrell, haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, précise qu’il est facile « d’imaginer qui est derrière ces attaques ».

100 000 soldats aux portes de l’Ukraine

Les sites web du cabinet du gouvernement, des conseils de sécurité et de défense et du ministère de l’éducation figurent parmi les sites touchés. Le porte-parole du ministère des affaires étrangères en Ukraine assure que « des spécialistes travaillent pour rétablir le fonctionnement des systèmes informatiques, et les services spécialisés dans la cybercriminalité ont ouvert une enquête ». La Commission européenne a convoqué une réunion d’urgence pour répondre à ces attaques.

Des attaques très probablement en lien avec l’escalade des tensions dans la région. 100 000 soldats russes sont actuellement rassemblés aux frontières de l’Ukraine. Selon plusieurs agences de renseignement occidentales, une invasion totale pourrait être imminente. Par ailleurs, la stratégie russe ne change pas. En 2014, il s’agissait déjà d’une intervention militaire en Ukraine puisque la Russie a occupé la Crimée et apporté un soutien militaire aux séparatistes dans l’Est du pays.

Toujours la même stratégie pour la Russie

Ce n’est pas non plus la première fois que la Russie lance des cyberattaques avant d’effectuer une invasion terrestre. Ce fût le cas lors de la guerre en Géorgie en 2008. Des semaines avant que les troupes russes ne pénètrent dans le pays, pour prendre le contrôle de deux régions séparatistes qu’elle détient encore aujourd’hui, l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud, plusieurs cyberattaques avaient permis de fragiliser les infrastructures gouvernementales.

Juste avant l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014, des attaques similaires avaient également eu lieu. L’idée est alors de semer la confusion, mais aussi de désactiver des services essentiels. C’est donc naturellement que tous les regards se portent vers Moscou. L’Ukraine estime que s’il est « trop tôt pour tirer des conclusions, il existe un long bilan d’agressions russes contre l’Ukraine ». Alors oui, cette fois-ci encore, c’est très probablement l’intention de la Russie.

La Russie affiche également un triste bilan. Selon Microsoft, le pays est à l’origine de 58% des piratages d’État dans le monde. Dans le cadre des attaques menées cette semaine contre les sites gouvernementaux ukrainiens, un message a été publié en trois langues : ukrainien, polonais et russe. Ils disaient ceci : « Ukrainien ! Toutes vos données personnelles ont été téléchargées sur le réseau public. Toutes les informations vous concernant sont devenues publiques, ayez peur et attendez-vous au pire ».