La Competition Commission of India, le régulateur antitrust indien, vient d’ouvrir une enquête contre Google, à la suite de plaintes déposées par des éditeurs de presse. Ils affirment que le géant américain abuse de sa position dominante avec son moteur de recherche, Google Search.

Les médias indiens se plaignent de la position dominante de Google Search

Quelques jours après l’ouverture d’une enquête sur les pratiques commerciales d’Apple, la Competition Commission of India décide donc de s’intéresser à Google Search. Les géants américains sont clairement dans le viseur des autorités indiennes. Dans le cadre de l’enquête ouverte sur Google, l’Inde cherche à comprendre dans quelle mesure l’entreprise de Mountain View abuse de sa position dominante pour imposer des conditions, vraisemblablement inéquitables, aux médias du pays.

Dans une ordonnance de 21 pages, l’autorité de régulation déclare que « les allégations font apparaître, à première vue, que les éditeurs de presse n’ont pas d’autre choix que d’accepter les conditions imposées par Google ». Les médias indiens sont coincés. Malgré cela, ils ne souhaitent pas abandonner la diffusion de leurs articles sur Google car ils savent qu’ils perdraient une grande partie de leurs lecteurs.

Vers une évolution des règles, comme en France et en Australie ?

Voilà pourquoi ils demandent l’intervention de la Competition Commission of India, afin de faire évoluer les règles, comme en France et en Australie. En France, Google semble avoir mis de l’eau dans son vin sur la question des droits voisins. Le géant américain a pris plusieurs engagements auprès de l’Autorité de la concurrence pour assurer une négociation de « bonne foi » avec les éditeurs et les agences de presse.

L’ouverture de cette enquête fait suite à une plainte de la Digital News Publishers Association, qui regroupe les plus grands médias indiens. L’association a déclaré qu’en 2022, les médias réalisent plus de la moitié de leur trafic à partir des moteurs de recherche en ligne, un secteur largement dominé par Google Search. Selon l’association, cette position dominante sur le marché a permis à Google de contraindre les éditeurs à accepter plusieurs conditions qui leur sont défavorables.

Les médias aimeraient avoir un pouvoir de négociation plus grand, pour faire connaître leurs revendications. Google n’a pas encore souhaité répondre à ces accusations. Le régulateur indien ajoute que « dans une démocratie qui fonctionne bien, le rôle essentiel joué par les médias ne peut être remis en cause ». La Competition Commission of India va donc mettre en place des mesures, pour s’assurer que Google n’abuse plus de sa position dominante avec son moteur de recherche.