Une chose est sûre, il est désormais fondamental de s’appuyer sur le digital pour accroître sa compétitivité et optimiser sa qualité de service. Dans ce contexte, les projets de transformation numérique opérés par les entreprises sont en forte croissance et mobilisent des ressources importantes. Mais pour réussir son projet, au-delà de faire évoluer son infrastructure IT, il est fondamental de maîtriser de nombreuses étapes. En ce sens, la gestion et l’exploitation de la donnée sont désormais un impératif.

Alors, comment faire pour traiter ces données ?

Les données sont la « matière première » qui permet de nourrir le système d’information et de fournir des insights pertinents aux collaborateurs pour qu’ils puissent mener à bien leurs opérations quotidiennes. Il faut alors donner du sens aux données et pouvoir les traiter en s’appuyant sur des outils à forte valeur ajoutée.

La notion de BI (Business Intelligence) devient alors incontournable. Pour autant, si la BI est désormais bien connue, elle est encore sous-exploitée par de nombreux acteurs. En effet, déployer un projet BI dans les règles de l’art ne s’improvise pas et ne peut être réalisé dans une logique de « copier-coller ». Chaque projet est spécifique et nécessite une approche individualisée. De plus, avec l’évolution rapide des logiciels, on peut passer à côté de nouvelles fonctionnalités très pratiques. Le développeur Power BI standard connait la RLS (Row Level Security), qui permet de restreindre l’accès au niveau des lignes. Mais connaît-il l’OLS (Object Level Security) qui permet de masquer des dimensions, comme les ventes, les profits ? Saurait-il mettre en place une actualisation incrémentielle, plutôt qu’un vulgaire refresh sur tout un stock de données ? Comprend t il les enjeux du mode Import et du Direct Query ? Sait-il mettre en place des alertes, des abonnements, et exporter en un clic des rapports paginés de 17 pages ?

Mener son projet dans une logique industrielle

La première chose à prendre en compte est de bien cartographier son projet, de définir ses besoins et de se poser la question des outils à mettre en place. La dimension de consulting est alors fondamentale pour prendre les bonnes orientations et ne pas perdre de temps pour lancer son projet. Cette approche structurante est le prérequis indispensable à toute chose. Par exemple, sélectionner un serveur Dropbox ou SharePoint en lieu et place d’une vraie base de données est une erreur fréquemment observée lors des projets BI. Il sera ensuite possible de passer à la mise en œuvre, à l’intégration et au paramétrage de solutions. Sur ce point, on notera que différentes applications sont aujourd’hui référentes et largement utilisées à l’échelle internationale. Sélectionner une solution en vogue, comme Tableau ou Power BI, est probablement une idée qui apportera plus de bénéfices que d’inconvénients.

Une fois l’architecture et la solution personnalisées, se pose ensuite la question de son utilisation par les fonctionnels et utilisateurs finaux. Ici encore, cela ne s’improvise pas. C’est précisément sur ce point qu’une attention particulière doit être portée au sujet de la formation des équipes afin qu’elles puissent rapidement être opérationnelles. Ce point a priori évident est souvent sous-estimé et peut impacter la qualité des projets livrés. Attention donc à aller au bout des choses : du besoin à l’utilisation par les collaborateurs.

Maîtriser ses données est donc un sujet stratégique qui permet aux entreprises de faire évoluer leurs processus. Il est donc incontournable de préparer son projet dans les règles de l’art afin d’accroître ses performances et de développer son avantage concurrentiel sur un marché toujours tendu.

Une tribune de Augustin DE LA FOUCHARDIERE, CEO de MYPE.