Outre-Atlantique, la livraison par robot se démocratise doucement mais sûrement. Il est néanmoins difficile de les déployer n’importe où : les zones rurales entraînent des distances trop importantes à parcourir, tandis que les villes posent des problèmes de navigation aux robots se déplaçant sur les trottoirs. Pour les entreprises spécialisées, la solution est toutefois toute trouvée : les campus.

Les campus sont idéaux pour ces robots

Les universités américaines occupent en effet un espace conséquent et peuvent même avoir la taille d’une petite ville, sans pour autant que leurs allées et rues ne soient trop encombrées. Les étudiants représentent en outre des clients idéaux, avides de snacks et de colis en tous genres. C’est pour cette raison que la startup Starship, spécialisée dans le développement de robots livreurs, a déployé ses appareils dans pas moins de vingt-deux campus américains. Le coût de livraison pour les étudiants est d’1,99 dollars.

La firme possède, pour l’heure, 1 200 robots ayant environ la même valeur qu’un ordinateur portable haut de gamme, note Bloomberg. Ils peuvent en outre fonctionner 18 heures sur une seule charge. Starship est loin d’être la seule entreprise à s’intéresser aux universités : c’est également le cas de Kiwibot qui a signé un accord en août dernier avec Sodexo S. Objectif : déployer 1 300 robots sur cinquante campus où le fournisseur de services alimentaires gère les cafés et les salles à manger.

De même, le géant russe Yandex opère cinquante robots livreurs à l’université de l’Ohio et il prévoit d’étendre cela à pas moins de 250 campus.

Une technologie rentable qui devrait devenir la norme

Car si ces appareils ne s’avèrent pas pratiques dans toutes les situations, ils présentent un avantage certain pour les entreprises : ils sont très rentables car ne requièrent aucun salaire. C’est d’ailleurs pour cette raison que le géant de la livraison de nourriture, DoorDash, a dévoilé au mois de novembre une unité interne de recherche et développement qui a déjà obtenu deux brevets pour un pod de livraison autonome. Son plus grand concurrent, Uber, possède de son côté sa propre branche dédiée à la livraison par robot baptisée Serve Robotics.

La technologie n’est pas encore optimale, et nécessite par exemple un humain pour le nettoyage, les réparations ou les recharges. Néanmoins, elle semble bien partie pour durer et se développer également en dehors des États-Unis. En 2019, La Poste a en effet testé un robot pour aider les facteurs, et Starship délivre d’ores et déjà des courses dans certaines zones européennes.

En 2022, le nombre de robots livreurs devrait tripler outre-Atlantique si les acteurs du secteur atteignent leurs objectifs. On devrait donc s’attendre à ce qu’ils deviennent la norme dans quelques années : « Si nous regardons dix, quinze ans plus tard, c’est une activité qui représente des dizaines de milliards de dollars », conclut Artem Fokin, responsable du développement commercial de la division de conduite autonome de Yandex.