Northvolt a tenu sa promesse de produire sa première batterie lithium-ion en 2021 sur le fil. L’entreprise a annoncé le 29 décembre avoir tenu l’engagement pris en juin, non sans une certaine emphase, vantant l’ouverture d’un « nouveau chapitre de l’histoire industrielle européenne ».

Un enjeu de souveraineté pour l’Europe

C’est sous le froid glacial des abords du cercle polaire, à Skellefteå, au nord de la Suède, que l’usine grande comme 71 terrains de football de Northvolt s’est mise en branle. Là-bas, deux anciens de Tesla, Peter Carlsson et Paolo Cerruti et leurs 500 salariés de 56 nationalités différentes, conçoivent, développent et assemblent les batteries lithium-ion destinées à l’industrie automobile.

La concentration de toutes ces activités en Europe est une première. Depuis que le vieux continent s’est donné pour objectif d’abandonner la voiture thermique d’ici 2035, la présence de gigafactory sur le sol européen est devenue un enjeu de souveraineté. Les Échos rappellent que les batteries représentent 40% de la valeur d’un véhicule électrique et que, jusqu’à présent, elles étaient essentiellement importées d’Asie.

Peter Carlsson et Paolo Cerruti ont su sentir venir la tendance en annonçant la première gigafactory de leur société Northvolt dès 2017. Ils ont pu compter sur le soutien de Goldman Sachs, Volkswagen, mais aussi de la Banque européenne d’investissement de l’Agence suédoise de l’énergie et de l’Allemagne, pour lever 6 milliards d’euros.

La Gigafactory doit, désormais, monter en puissance. Peter Carlsson, PDG de Northvolt, en plus d’en être le co-fondateur, a déclaré, « Bien sûr, cette première batterie n’est qu’un début. Au cours des prochaines années, nous espérons que Northvolt Ett augmentera considérablement sa capacité de production afin de permettre la transition européenne vers une énergie propre ».

En 2022, Northvolt prévoit de produire l’équivalent de 16 GWh, de quoi équiper 300 000 véhicules par an. Sa capacité de production doit atteindre au moins 60 GWh par an dans les années qui suivent. Les batteries ont déjà trouvé leurs clients. BMW, Volkswagen, Volvo et d’autres ont passé commande pour l’équivalent de 30 milliards de dollars de contrats.

Northvolt, un modèle un peu trop suivi ?

Précurseur, Northvolt est devenu un exemple à suivre en Europe. En France trois projets sont en cours de développement. Une gigafactory de l’entreprise chinoise Automotive Cell Company, soutenue par PSA, Stellantis, Mercedes et Total doit sortir sa première batterie en 2023. Renault a prévu de sortir de terre deux autres gigafactory.

Selon Les Échos, la profusion de projets similaires à Northvolt pourrait finir par être négative. Selon l’ONG Transport & Environnement 38 gigafactory sont à l’étude en Europe. Le continent, après avoir boudé le secteur, pourrait tomber dans le travers inverse, celui de la surproduction.