307 millions d’euros… Quelle levée de fonds ! Future Meat Technologies, une start-up dont le siège social se trouve à Rehovot en Israël, a su séduire de nombreux investisseurs. La plupart sont des industriels de l’agroalimentaire et des fonds de pension. Avec cette levée, Future Meat Technologies compte ouvrir son usine de production de viande artificielle aux États-Unis en 2022.

Future Meat Technologies va industrialiser la production de viande artificielle

Parmi les nouveaux investisseurs, on retrouve ADM Ventures, Menora Mivtachim, S2G Ventures, Tyson Venture, Rich Products Ventures, ou encore Manta Ray Ventures… Ce n’est pas la première fois que Future Meat Technologies fait parler d’elle. Cet été, Nestlé révélait déjà marqué son intérêt pour la viande artificielle et annoncé sa collaboration avec la start-up israélienne.

Fondée en 2018, Future Meat Technologies a développé un « procédé pour fabriquer de la viande artificielle sans OGM à partir de cellules animales ». La start-up est aujourd’hui capable de fabriquer différents types de viande : du bœuf, du poulet, du porc et même de l’agneau. Avec cette levée de fonds spectaculaire de 307 millions d’euros (environ 347 millions de dollars), la pépite israélienne pourrait s’imposer largement sur le marché de la viande artificielle.

Future Meat Technologies part du constat suivant : de plus en plus de personnes souhaitent modifier leur régime alimentaire et réduire leur consommation de viande, que ce soit pour des raisons de santé, de bien-être animal ou environnemental. La pépite Future Meat Technologies compte répondre à ce nouveau besoin avec sa viande artificielle.

Cette levée de fonds était l’étape ultime pour réussir l’industrialisation de son procédé de fabrication. Désormais, Future Meat Technologies se concentre sur l’ouverture de sa première usine de production de viande artificielle (ou viande cellulaire) à grande échelle aux États-Unis, dès 2022. La start-up possède déjà une première ligne de production située en Israël, mais cela ne sera pas suffisant pour industrialiser son processus.

Un marché en plein développement ?

Parallèlement à cette levée de fonds, l’entreprise a annoncé une réduction des coûts sur certains de ses produits. C’est le cas pour la production du blanc de poulet qui va passer à 7,70 dollars les 500 grammes, soit 1,70 dollars les 110 grammes. C’est beaucoup moins cher qu’il y a quelques mois : 18 dollars les 500 grammes six mois auparavant. À ce rythme, la viande artificielle pourrait séduire les professionnels de la restauration…

Le marché de la viande artificielle devrait atteindre 140 milliards de dollars d’ici 10 ans, selon les prévisions de Blue Horizon Corporation. En réalité, la viande artificielle a déjà fait son entrée sur le marché dans certains pays. C’est le cas à Singapour où, fin 2020, un restaurant annonçait qu’il allait vendre des nuggets de poulet issus de viande cultivée en laboratoire. La Cité-État est ainsi devenue le tout premier pays à autoriser la viande artificielle.

En France, ce n’est vraisemblablement pas pour tout de suite. Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation estime que « la viande vient du vivant, pas des laboratoires. Comptez sur moi pour qu’en France, la viande reste naturelle et jamais artificielle ! ». La Terre devrait atteindre 9,7 milliards d’humains d’ici 2050 selon l’ONU. Dans ces conditions, il faudra certainement trouver de nouvelles solutions.