Le ministère de l’Industrie et des Technologies de l’information chinois (MIIT) avait interdit, début novembre, à un peu moins d’une quarantaine d’applications d’être mises à jour pour collecte excessive de données. Selon les informations du South China Morning Post, cette sanction a été levée pour neuf services appartenant à Tencent.

Procédure habituelle

Le 16 décembre, QQ Music, l’application musicale de Tencent, a été mise à jour sur iOS. Au programme de nouvelles fonctionnalités comme la possibilité d’écouter de la musique avec ses amis ou d’ajouter certains effets sonores à ses morceaux.

Des changements qui auraient pu être anodins si la dernière mise à jour majeure de ce service populaire en Chine, 190 millions d’utilisateurs actifs en octobre d’après QuestMobile, ne datait pas de début novembre. L’application et d’autres ont été sous le coup d’une sanction « administratives temporaires ».

Tencent, comme les magasins d’applications, a reçu l’interdiction d’actualiser, mais aussi l’interdiction de publier de nouveaux services sans contrôle des autorités. Une mesure partiellement levée par les régulateurs en ce qui concerne les mises à jour.

Ces sanctions sont devenues monnaies courantes depuis près d’un an en Chine. Les autorités n’avaient pas hésité à interdire à WeChat, la super-application de Tencent, la plus populaire du pays, à recruter de nouveaux abonnés durant l’été.

Tencent et ses quelque 70 applications actives et sa centaine de jeux sur smartphone sont particulièrement affectées par les multiples suspensions de services ordonnées par différents régulateurs chinois depuis le début de l’année 2021. Le géant de la Tech avait rapidement fait savoir qu’il collaborait avec les autorités.

Les sanctions contre Tencent et les autres appelées à durer ?

Cet assouplissement pour QQ Music et au moins neuf autres services démontre que Tencent se met progressivement au diapason des nouvelles législations chinoises sur la sécurité des données et notamment du PIPL, le RGPD de l’Empire du Milieu.

Analyser ce retour des mises à jour sur QQ Music comme le signe d’un réchauffement des relations entre les autorités chinoises et les principaux fournisseurs d’applications tels que Tencent serait toutefois prématuré.

Si l’entreprise, à l’image de ses concurrentes, se conforme progressivement aux nouvelles contraintes qui s’imposent à elles, le pouvoir chinois semble déterminé à ne rien laisser passer. Les listes de dizaines voire de centaines de services bloqués temporairement ou définitivement pourraient continuer à s’empiler en 2022.