TikTok vient de révéler que son algorithme serait ajusté afin d’éviter le renforcement négatif. Objectif : préserver la santé mentale des jeunes utilisateurs (et répondre aux attentes des régulateurs).

TikTok et son algorithme surpuissant

Venue tout droit de Chine, TikTok a conquis très rapidement le monde en 2020 alors que les gens étaient enfermés chez eux, à tel point que le réseau social a passé la barre des 1 milliard d’utilisateurs actifs mensuels en septembre dernier. C’est son algorithme extrêmement bien huilé, et envié par ses rivaux, qui fait notamment la force de TikTok : il s’ajuste selon les activités des utilisateurs sur la plateforme pour, par la suite, ne lui proposer que des vidéos sur des sujets qui l’intéressent, et ce en continu puisque TikTok mise également sur le scroll infini.

Comme le rappelle le Wall Street Journal, cette manière de faire peut avoir des impacts très négatifs en rendant les utilisateurs accros à l’application en n’arrêtant que très peu de scroller. De même, le média révèle que certaines des plus jeunes y découvrent du contenu violent lié à la drogue ou au sexe. Désormais, la filiale de ByteDance révèle être en train de tester des techniques pour éviter de proposer trop de contenu sur un certain sujet, à l’instar des régimes extrêmes, de la tristesse ou des ruptures.

Un jeune homme sur son téléphone portable.

Il a été prouvé que les réseaux sociaux peuvent être néfastes pour la santé mentale des jeunes. Photographie :
Derick Anies / Unsplash

Répondre aux attentes des autorités

Par ailleurs, TikTok a déclaré que les utilisateurs auraient davantage la mainmise sur l’application, en leur permettant de choisir quelles vidéos ils veulent voir ou ne pas voir. La plateforme envisage, pour cela, de mettre au point une fonctionnalité pour que les usagers puissent choisir des mots ou des hashtags associés à des contenus qu’ils ne souhaitent pas voir apparaître dans leur flux vidéo.

Si TikTok se soucie du bien-être mental de ses utilisateurs, c’est aussi parce que les autorités s’intéressent de plus en plus aux effets négatifs des réseaux sociaux sur la santé, des plus jeunes notamment. D’ailleurs, Instagram est dans le viseur des régulateurs américains depuis les révélations de la lanceuse d’alerte Frances Haugen. Il y a peu, le patron du réseau social a dû témoigner face au Sénat américain pour élucider cette affaire. En lançant de nouvelles fonctionnalités tournées vers les utilisateurs, les plateformes peuvent ainsi « prouver » leurs bonnes volontés auprès des législateurs avant qu’il ne soit trop tard.