125 États et de nombreuses ONG étaient réunis à l’occasion du sommet de l’ONU à Genève. À l’ordre du jour, il y avait la nécessité de prendre des décisions pour réguler l’utilisation des drones de combat. Après huit années de discussion, le sommet s’est soldé par un échec : aucun accord n’a été trouvé d’après le Daily Sabah.

Pas d’accord entre l’ONU et les 125 États

Le 17 décembre 2021, une grande partie des États de la planète et de nombreuses ONG étaient présentes à Genève pour tenter de trouver une solution sur la question des drones de combat. L’objectif de l’ONU était très clair : il devenait indispensable de « légiférer au niveau international sur l’utilisation de ces robots tueurs ».

Malheureusement, le poids des grandes puissances militaires était trop fort. Huit années de discussion qui se soldent par un échec. D’autres négociations pourront certainement voir le jour, mais on a du mal à imaginer comment les États vont pouvoir changer d’avis sur la question. Les drones de combat sont au cœur des préoccupations de l’ONU depuis plusieurs années.

Parallèlement, la Chine, Israël, l’Inde, les États-Unis, la Russie, le Royaume-Uni, qui veut 30 000 drones de combat d’ici 2030 ou encore la Turquie (entre autres), testent des robots et continuent de s’équiper pour faire face aux autres grandes puissances militaires. Sous l’ère Trump, le gouvernement a même assoupli ses lois pour stimuler les exportations de drones militaires.

Les drones de combat sont dangereux

La semaine dernière, le New York Times a publié une enquête qui pointe les nombreux dysfonctionnements du Pentagone sur l’utilisation des drones de combat. Les États-Unis auraient effectué 50 000 frappes en Afghanistan, en Syrie et en Irak avec des drones autonomes. Ces frappes auraient causé la mort d’au moins 1427 civils. La preuve que les drones de combat ne servent pas à protéger les civils des pays concernés, une promesse revendiquée par les grandes puissances militaires, mais plutôt à protéger les soldats du pays attaquant.

Cet été, l’Organisation des Nations Unies a même affirmé qu’un drone militaire autonome aurait attaqué des humains sans en avoir l’autorisation. Dans un rapport détaillé, l’ONU explique comment le drone Kargu-2 produit par STM, une société turque, aurait attaqué des soldats du général libyen Khalifa Haftar alors qu’ils battaient en retraite. Depuis bientôt huit ans, les experts pointent du doigt les dangers que représentent les drones de combat.

À l’issue du sommet de Genève, António Guterres, le secrétaire général des Nations Unies, a appelé les pays à « mettre en place un plan ambitieux pour développer de nouvelles règles et réguler l’utilisation des drones de combat ».