SenseTime a relancé son introduction en Bourse à Hong Kong le 20 décembre. L’entreprise chinoise spécialisée dans l’intelligence artificielle avait suspendu le précédent processus le 10 décembre, après avoir été placée sur liste noire par le Trésor américain le jour même.

Un faux départ en bourse sans conséquence ?

SenseTime l’avait annoncé en suspendant son arrivée sur le marché hongkongais, elle reviendrait rapidement. Après une rapide réorganisation, c’est chose faite. Ses objectifs n’ont pas changé, rapporte Reuters : vendre 1,5 milliard d’actions autour de 0,50 dollar le titre. En revanche, elle compte sur les investisseurs pour acheter 67% de ses actions, pour 511 millions de dollars, contre 450 millions de dollars, 58% des parts, précédemment.

Le retrait des investisseurs américains à la suite de la décision de l’administration Biden pourrait entraver sa capacité à lever des capitaux. L’entreprise de reconnaissance faciale la plus valorisée au monde affirme cependant que son arrivée sur liste noire ne va rien changer à ses activités commerciales.
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Les États-Unis reprochent à SenseTime sa participation à la répression des Ouïghours

SenseTime a déjà rencontré cette situation. En 2019, elle a reçu l’interdiction de se fournir chez des entreprises américaines. Il lui était reproché à l’époque de jouer « un rôle dans la mise en œuvre d’une campagne de répression, de détention arbitraire ou encore de surveillance de haute technologie menée par la Chine ».

SenseTime est accusé d’avoir participé à la répression des Ouïghours et d’autres minorités musulmanes grâce à ses logiciels de reconnaissance faciale. C’est de nouveau pour cette raison que le Trésor américain l’a placé sur la liste des « entreprises du complexe militaro-industriel chinois ».

Elle est accusée par l’administration Biden d’avoir mis au point des programmes de reconnaissance faciale pour déterminer l’appartenance ethnique d’une personne, en particulier des Ouïghours. Selon l’ONU et diverses ONG, un million de Ouïghours seraient ou auraient été enfermés dans des camps dans le Xinjiang, province à l’extrême ouest de la Chine.

SenseTime nie ces accusations. En déposant les documents nécessaires à l’opération à Hong Kong elle a affirmé que « Les produits et services de notre groupe sont destinés à des usages civils et commerciaux et non à une quelconque application militaire ». Les actions de SenseTime commenceront à être négociées à Hong Kong le 30 décembre.