Alibaba a organisé le 17 décembre sa journée annuelle des investisseurs. Deux annonces majeures au programme. La première : le géant chinois de l’e-commerce entend quintupler les revenus de ses ventes en Asie du Sud-Est. La seconde : atteindre la neutralité carbone pour ses activités d’ici 2030.

Alibaba à la conquête de l’Asie du Sud-Est

Daniel Zheng, PDG d’Alibaba, croit beaucoup en l’Asie du Sud-Est pour développer les activités e-commerce de son entreprise. « Il y a un énorme potentiel à la fois dans la taille globale du marché et dans notre pénétration », s’est-il enthousiasmé à la tribune.

Alibaba s’est implanté dans la région en prenant une participation majoritaire dans l’entreprise d’e-commerce singapourienne Lazada en 2016. Depuis, sa maison mère chinoise a investi deux milliards de dollars pour assurer son développement.

De septembre 2020 à septembre 2021, le volume brut de marchandise écoulée par Lazada atteint 21 milliards de dollars, et elle dispose d’une communauté de 159 millions d’utilisateurs actifs mensuels. Alibaba espère atteindre les 100 milliards de dollars de revenus tirés des ventes et toucher 300 millions de consommateurs dans un délai non dévoilé.

Le dirigeant d’Alibaba, Daniel Zheng, a expliqué qu’en Asie du Sud-Est, « la pénétration du commerce électronique n’est que de 11%, et les consommateurs annuels de Lazada n’ont atteint que 34% des internautes régionaux ».

Au-delà de ce potentiel commercial alléchant, Alibaba poursuit surtout sa quête de marché hors des frontières de l’Empire du Milieu. En Chine, la concurrence, comme Pinduoduo, s’installe petit à petit et surtout Alibaba a dû payer 2,3 milliards d’euros d’amendes pour abus de position dominante. Le besoin d’air peut se comprendre.

Objectif, décarboner

En parallèle de ses ambitions sur l’Asie du Sud-Est, Alibaba a également affirmé vouloir atteindre la neutralité carbone d’ici 2030. Le géant de l’e-commerce, pas nécessairement l’activité la moins polluante du monde, a pris plusieurs engagements parallèles.

Parmi elles : réduire de moitié les émissions de CO2 de sa chaîne d’approvisionnement et de son écosystème commercial, utiliser plus d’énergie renouvelable et technologie d’économie et d’efficacité énergétique, mobiliser ses partenaires et fournisseurs dans cette voie de la décarbonation. Hasard ou non, ces objectifs se concilient à merveille avec celui de la Chine, la neutralité carbone d’ici 2060.