Pour sa première publication consacrée au Métavers, Intel n’y va pas de main morte. Selon l’un des plus grands constructeurs de puces du monde, la future forme d’internet n’est pas pour tout de suite. La raison est simple, le monde n’a pas les capacités d’assurer un Métavers viable dans les prochaines années.

Il faudra revoir « toute la plomberie de l’Internet »

C’est la conviction exprimée par Raja Koduri, vice-président senior et directeur général du groupe Accelerated Computing Systems and Graphics d’Intel, dans un billet de blog publié le 14 décembre.

Il admet que plusieurs éléments incitent à l’enthousiasme de cet avenir numérique rêvé par Mark Zuckerberg : le réalisme de l’animation dans les jeux vidéo, le cinéma, les progrès rapides de la Réalité virtuelle et de la réalité augmentée, la place encore renforcée du numérique dans nos vies avec la pandémie de Covid-19, les technologies financières dématérialisées…

Certes, mais Raja Koduri demande à ses lecteurs de se représenter les besoins nécessaires pour placer simplement deux personnes dans un contexte social virtuel. Il faut un environnement convaincant ainsi que des avatars crédibles, le tout avec un temps de latence minimum. Selon le cadre d’Intel, « vous vous rendrez rapidement compte que notre infrastructure de calcul, de stockage et de réseau actuel n’est tout simplement pas suffisante pour permettre cette vision ».

Pour parvenir à un Métavers à grande échelle tel que présenté dans des fictions comme Ready Player One, il faudrait tout simplement remettre à niveau « toute la plomberie de l’Internet ». Selon lui l’informatique nécessaire pour rendre accessible à des milliards d’humains le Métavers nécessiterait « une efficacité de calcul 1 000 fois supérieure à l’état actuel de la technique ».

Intel veut sa place dans le Métavers

Dans une interview accordée à Quartz et relayée par Gizmodo, Raja Koduri estime que selon la Loi de Moore, sur l’évolution de la puissance de calcul des ordinateurs, la puissance de calcul sera seulement 8 à 10 fois supérieurs d’ici cinq ans. Pour rappel, Facebook devenu Meta, rêve d’un Métavers viable d’ici 10 à 15 ans.

Bien sûr, ce pessimisme est relatif chez Raja Koduri. Pas question qu’Intel abandonne un avenir où chaque semaine une entreprise de la Tech semble annoncée de quelques centaines de millions d’euros d’investissement à 10 milliards pour les plus enthousiastes (Facebook).

Raja Koduri plaide pour des normes ouvertes autour du Métavers, une volonté qui semble faire consensus. Il explique également, sans surprise, que les produits Intel pourront permettre d’atteindre ce « rêve ». L’avenir le dira.