Enfin une bonne nouvelle pour Instagram en cette fin d’année 2021 : selon les informations de CNBC, le réseau social a passé le cap des 2 milliards d’utilisateurs mensuels durant l’automne. Dans le viseur des autorités américaines, Facebook, ou plutôt Meta, reste discret sur cette performance.

La peur de la dissolution ?

Meta a l’habitude de rester secret sur la fréquentation d’Instagram, dans ses comptes rendus financiers ils sont mêlés à ceux de Facebook. La dernière fois que la plateforme de Mark Zuckerberg a communiqué sur son nombre d’utilisateurs date de juin 2018, à l’occasion de la barre du milliard d’utilisateurs franchis.

Pour le deuxième, rien. Si ce n’est la confidence d’une source interne à l’entreprise au média américain CNBC. Les raisons de ce silence sont à chercher du côté des autorités américaines. Législateurs et régulateurs s’interrogent de plus en plus sérieusement sur la possibilité de démembrer Meta.

Dans un tel scénario, WhatsApp, qui a rejoint Facebook en 2014 et Instagram acquis pour un milliard de dollars en 2012, seraient probablement séparées de la maison mère de Mark Zuckerberg. Cette situation reste pour le moment purement fictionnel, mais il est dans l’intérêt de Meta de se faire petit pour éviter de donner des idées aux élus américains. Surtout avec un chiffre pouvant être utilisé par les adversaires de Meta pour prouver la domination de l’entreprise sur son secteur d’activité.

Instagram au cœur de la tempête « Facebook Files »

Dans un autre registre, Instagram est au centre de l’attention depuis les révélations de la lanceuse d’alerte Frances Haugen dans les colonnes du Wall Street Journal, fin septembre. Parmi les milliers de documents dévoilés, ceux qui ont attiré le plus l’attention tant aux yeux des journalistes que des élus concernent Instagram.

Plusieurs travaux internes à l’entreprise attestent que Meta était au courant qu’Instagram pouvait nuire à la santé mentale des adolescentes et n’a pourtant rien fait. Une inaction qui a eu le don d’agacer les sénateurs américains de la sous-commission du commerce sur la protection des consommateurs.

Adam Mosseri, PDG d’Instagram, a dû plaider la cause de Meta pendant près de trois heures, le 8 décembre, face aux élus. L’occasion choisie par la plateforme pour annoncer une myriade de systèmes de protection pour les plus jeunes. Cela n’a pas empêché le sénateur démocrate Richard Blumenthal, président de la sous-commission, de lâcher cette phrase cinglante, « Je crois que le temps de l’autosurveillance et de l’autorégulation est révolu ».

Meta tient tête à TikTok

Autant dire que du côté de Meta l’ambiance n’est pas à la fanfaronnade. Pourtant la société conserve des résultats honorables face au redoutable concurrent TikTok.

Instagram reste au coude à coude avec l’application favorite des plus jeunes. Selon SensorTower, TikTok a été téléchargé 596,1 millions de fois en 2021 contre 570,7 millions pour Instagram. La plateforme a su conserver un public jeune, même si elle reste derrière TikTok. Une performance notable en plus de ses deux milliards d’utilisateurs mensuels, mais chut, il ne faut pas le dire trop fort.