Adam Mosseri, le patron d’Instagram, s’est présenté devant le Sénat américain ce mercredi 8 décembre, pour tenter de convaincre les sénateurs que sa plateforme « œuvre pour le bien des adolescents ». Mosseri a donc pris le contre-pied de Frances Haugen, la lanceuse d’alerte qui a révélé que le groupe Meta, la maison mère d’Instagram, savait que le réseau social pouvait avoir des effets néfastes sur la santé des jeunes.

Adam Mosseri estime qu’Instagram peut « aider les jeunes »

« Instagram peut aider les jeunes. Je vous assure que nous avons le même but : assurer la sécurité des adolescents en ligne. C’est un défi qui concerne tout le secteur et qui demande des solutions à l’échelle du secteur, avec des standards communs », plaide Adam Mosseri devant un Sénat américain légèrement exaspéré. Durant près de trois heures, il a tenté de convaincre les sénateurs que sa plateforme pouvait aider les jeunes quand ils « traversent des moments difficiles ».

D’apparence calme et sereine, Adam Mosseri n’a pas semblé céder une seule seconde à la pression de l’instant. Les sénateurs ont pourtant bien tenté de le déstabiliser en revenant sur cette fameuse enquête du Wall Street journal qui prouve que le groupe Meta savait qu’Instagram pouvait être dangereux pour la santé mentale des enfants et des adolescents. Il a notamment déroulé une liste de mesures prises par Instagram pour rendre la plateforme plus sûre pour les jeunes utilisateurs.

L’étude en question montrait que le réseau social pouvait renvoyer une image personnelle négative pour un tiers des jeunes filles de moins de 20 ans. Selon une autre étude, ayant également pour objectif de mesurer l’impact d’Instagram sur la santé des jeunes, montre que 32 % des adolescentes estiment que l’utilisation du réseau social avait aggravé l’image de leur corps lorsqu’elles n’en étaient déjà pas satisfaites.

Le patron d’Instagram n’a pas cédé à la pression des sénateurs

« Nous vous parlons de jeunes qui se font du mal à eux-mêmes, qui reçoivent des informations qui détruisent leur vie, et nous vous demandons de montrer un peu d’empathie », s’agace Marsha Blackburn, sénatrice républicaine. Face à ces accusations, Adam Mosseri est resté ferme et s’est dit favorable à un nouveau cadre réglementaire pour les géants de la tech. Sur ce sujet, Richard Blumenthal, sénateur démocrate, estime que « l’auto-régulation, basée sur la confiance, n’est plus une solution viable. La législation arrive ».

Sur le sujet d’Instagram Kids, une plateforme dédiée aux enfants de moins de 13 ans, Mosseri n’a pas non plus cédé. Il a catégoriquement refusé de renoncer à ce projet. Alors que 44 procureurs américains exhortent le groupe Meta à abandonner Instagram Kids, il a simplement promis que le consentement des parents serait un élément primordial.

En 2022, Adam Mosseri a promis que son réseau social allait proposer des outils pour permettre aux parents de voir « combien de temps leurs enfants passent sur l’application, afin d’instaurer des limites ». Dans la même veine, Instagram va lancer une fonctionnalité baptisée « Fais une pause », pour inciter les utilisateurs à décrocher. Pour les sénateurs, ce ne sont que des « petits pas qui ne vont pas sauver les enfants des effets addictifs d’Instagram ».