Samsung Electronics a annoncé, mardi 7 décembre, une réorganisation, aux airs de révolution. Plusieurs dirigeants de divisions sont remplacés, et deux d'entre elles fusionnent. Le géant de l’électronique veut notamment « renforcer sa compétitivité », et rattraper le numéro un dans le domaine des semi-conducteurs, TSMC.

Un profond remaniement

L’entreprise veut enclencher une « nouvelle phase de croissance », explique-t-elle dans son communiqué. Elle a décidé de créer une nouvelle unité, nommée SET, qui sera en charge des produits grand public, mais aussi - et c’est là l’une des nouveautés - des smartphones. Une autre division, du nom de DS, doit permettre de rattraper le Taïwanais TSMC dans le secteur des semi-conducteurs. Elle comprend tout ce qui est relatif à la conception et à la production de puces. Dans ce domaine, le potentiel de croissance est extrêmement fort, le monde étant en pleine pénurie de composants.

Le numéro un mondial de l’électronique se réinvente totalement, et a même décidé de changer son équipe dirigeante. Depuis 2017, les trois divisions étaient chacune dirigées par un PDG. Ces derniers vont être remerciés, et remplacés par deux nouveaux co-PDG. L’ex-responsable de Samsung Electro-Mechanics, Kyung Kye-Hyun, sera dorénavant en charge de la division des semi-conducteurs. Il ne s’agit pas de n’importe qui, puisqu’il est spécialiste de la conception de puces et a déjà dirigé des équipes. Avec son expérience, « il devrait aider à maintenir le leadership de la société dans le domaine des semi-conducteurs ».

Son pendant du pôle grand public sera Han Jong-Hee, ancien responsable de l’unité des téléviseurs. Il est décrit dans le communiqué comme « un expert de premier plan dans la recherche et le développement de téléviseurs, qui a joué un rôle majeur dans l'obtention par la société de la première position des ventes mondiales de téléviseurs pour la 15e année consécutive ».

Samsung veut dépasser TSMC

D’autres promotions et changements ont aussi été annoncés, principalement au sein de la division DS.

L’une des convictions du dirigeant de l’empire Samsung, Jay Y. Lee, est qu’il faut investir en force sur le marché des semi-conducteurs, déjà à l’origine de près de la moitié de ses revenus. La multinationale sud-coréenne peut se le permettre vu ses résultats financiers. Au seul troisième trimestre 2021, l’activité smartphone a généré 24,2 milliards de dollars, le secteur des semi-conducteurs en générant 22,6 milliards.

Le marché des puces est pour l’instant dominé par TSMC, une entreprise taïwanaise. Pour dépasser, ce géant, une grande partie d’un plan d'investissement à 175 milliards d’euros sur trois ans sera consacrée au développement de la filière de semi-conducteurs de la société. Dans l'optique de devenir en moins de 10 ans le numéro un, une nouvelle usine va être créée aux États-Unis pour la modique somme de 17 milliards de dollars.

Samsung peut également compter sur des partenariats avec de grandes entreprises comme Tesla, qui lui a confié la production de ses nouvelles puces. Grâce à tous ces investissements, le coréen est d’ores et déjà passé devant l’américain Intel.