La décision de la Competition and Markets Authority était très attendue. Après de longues discussions, le couperet est tombé : l’autorité de la concurrence britannique ordonne à Meta de vendre Giphy. Les membres de la CMA ont conclu que cette acquisition pourrait réduire la concurrence sur le marché publicitaire et que ce n’est pas souhaitable.

Tout est allé trop vite entre Meta et Giphy

En mai 2020, le groupe Facebook (désormais connu sous le nom de Meta), rachetait Giphy. À l’époque, John Borthwick, principal investisseur de GIPHY, déclarait que « tout est allé très vite ». En plein confinement, ce rachat avait surpris dans le monde de la tech. Il n’aura fallu que six semaines à Meta et Giphy, pour trouver un accord. Très vite, constatant que ce rachat était passé sous ses radars, la Competition and Markets Authority décidait d’ouvrir une enquête.

Après plusieurs mois d’enquête, la CMA décidait en octobre dernier de condamner Meta, sans bloquer le rachat de Giphy. Une première amende de 60 millions d’euros a donc été infligée au groupe de Mark Zuckerberg, après avoir déclaré que le groupe avait absorbé un potentiel concurrent sur le marché de la publicité numérique. Finalement, l’autorité de la concurrence britannique estime que cette amende n’est pas suffisante et que le rachat doit être stoppé.

La CMA se bat pour stimuler l’innovation numérique

Au Royaume-Uni, 73% du temps passé par les internautes sur les réseaux sociaux est consacré aux applications de Meta (Facebook, Instagram et WhatsApp). En partant de ce constat, la Competition and Markets Authority estime que l’acquisition de Giphy donnerait trop de pouvoir au groupe américain.

La CMA affirme également que le rachat pourrait affecter le bon fonctionnement du marché de la publicité numérique. Avec son rachat, Giphy avait justement lancé des services publicitaires innovants. L’autorité de la concurrence britannique affirme que « les services publicitaires de Giphy étaient susceptibles de concurrencer les services publicitaires de Facebook ».

Il ne fait aucun doute que, sans ce rachat, l’innovation publicitaire aurait été davantage stimulée de part et d’autre. C’est là tout le propos de la CMA : le rachat de Giphy tue la concurrence et donne les pleins pouvoirs à Meta.

Une situation préoccupante étant donné que le groupe de Mark Zuckerberg contrôle déjà près de la moitié du marché publicitaire numérique au Royaume-Uni. La vente de Giphy doit permettre de « protéger des millions d’utilisateurs des médias sociaux et encourager la concurrence et l’innovation dans la publicité numérique », selon la CMA.