La Competition and Markets Authority (CMA), l’autorité de la concurrence britannique, va-t-elle interdire pour la première fois à un géant de la Tech d’acquérir une autre société ? C’est ce qu’affirme le Financial Times, dans un article publié le 29 novembre. La CMA pourrait bloquer le rachat annoncé en mai 2020 de Giphy par Facebook, devenu entretemps Meta.

Dès le début, la CMA s’est montrée dubitative

En 2020, un mois à peine après la révélation de l’opération évaluée à 400 millions de dollars, la CMA avait lancé une procédure pour s’y opposer. Lors de la première phase d’enquête conclue en mars 2021 l’autorité avait fait part de ses inquiétudes.

Elle a estimé que le rachat pourrait bloquer l’accès aux concurrents de Facebook, TikTok, Twitter, Snapchat, au service de la plateforme de création et de partage de GIF. Deuxième préoccupation, la CMA a considéré que la décision de Facebook de stopper les services publicitaires payants, existant uniquement aux États-Unis, réduisait la concurrence du réseau social sur un marché qu’il domine.

Le géant américain n’est pas parvenu à rassurer les Britanniques, en août, l’autorité s’est officiellement positionnée contre l’acquisition. Facebook avait déclaré à l’époque, « Comme nous l’avons démontré, cette fusion est dans le meilleur intérêt des personnes et des entreprises au Royaume-Uni – et dans le monde entier – qui utilisent Giphy et nos services. Nous continuerons à travailler avec la CMA pour dissiper l’idée fausse selon laquelle l’opération nuit à la concurrence ».

Facebook sera rapidement fixé

Les nouveaux éléments transmis par le réseau social n’ont manifestement pas obtenu de meilleurs résultats. Au contraire, au mois d’octobre la CMA a infligé à Facebook une amende d’un peu moins de 60 millions d’euros pour ne pas avoir transmis suffisamment d’information sur la mise en conformité de l’opération.

Légalement, la procédure engagée par la CMA doit se conclure le 1er décembre. Le scénario évoqué par les sources du Financial Times, deux jours, avant la décision apparaît tout à fait crédible et ne présage rien de bon pour Facebook.