Le géant américain a essuyé un revers de taille en Belgique. Sur décision de justice, les services d’Uber sont officiellement interdits depuis le 26 novembre dans le pays. Les 2 000 chauffeurs qui utilisent l’application dans la région bruxelloise ont été contraints de cesser le travail vendredi soir, sous peine d’être dans l’illégalité.

2 000 chauffeurs Uber sur le carreau en Belgique

Dans un arrêt rendu mercredi 24 novembre, la cour d’appel de Bruxelles a tranché le litige opposant depuis des années Uber à Taxis Verts, une société de taxis bruxellois. Cette décision fait également suite à la suspension temporaire du service Uber en Belgique, en septembre dernier. Aujourd’hui, Uber est donc contraint de stopper totalement ses services de LVC (location de voiture avec chauffeur). L’entreprise doit décider dans les prochains jours si elle fera appel de la décision auprès de la Cour suprême du pays.


Cette décision de justice a évidemment irrité Laurent Slits, le directeur d’Uber en Belgique, qui a une fois de plus attaqué le gouvernement belge pour ne pas avoir réalisé une réforme pour laquelle il fait pression depuis plusieurs années. Il explique que : « cette décision a été prise sur la base de réglementations obsolètes écrites à une époque antérieure à l’ère des smartphones, alors que le gouvernement promet de faire une réforme sur ce sujet depuis au moins sept ans ». En effet, le gouvernement de la région Bruxelles-Capitale, qui soutient les taxis traditionnels, est accusé de faire traîner un « plan Taxi » pour autoriser les chauffeurs indépendants à travailler.

Bientôt un cadre européen ?

Cette décision ne s’appliquera pas à un petit nombre de chauffeurs qui ont un permis dans une région flamande de la Belgique. Ils seront donc toujours autorisés à utiliser l’application. En attendant, Uber se dit « profondément préoccupé » par les 2 000 chauffeurs qui vont « perdre leur capacité à générer des revenus ». À Bruxelles, les entreprises de taxi ont déclaré qu’elles étaient prêtes à débaucher des chauffeurs Uber pour combler la pénurie de chauffeurs de taxi… Il manque 600 chauffeurs dans la capitale belge.

Pour éviter ce genre de déconvenue, Uber tente de faire pression sur la Commission européenne pour qu’elle aborde les réglementations relatives à la location de voiture avec chauffeur sur l’ensemble du marché unique. L’exécutif européen a déclaré vouloir « soutenir le développement de systèmes de transport urbain qui soient sûrs, accessibles, inclusifs, abordables, intelligents, résilients et écologiques ». C’est le dernier espoir d’Uber : que les législateurs européens demandent l’application de règles qui priment sur les réglementations de chacun des pays membres, afin de créer un cadre européen.