L’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep) a, dans son viseur, les mauvais déploiements de la fibre optique. Avec son nouveau plan d’action, le régulateur demande aux opérateurs de prendre des mesures pour améliorer la qualité de leurs pratiques.

La fibre optique en France : entre bonne couverture et mauvaise qualité d’installation

Le constat fait par l’Arcep met en avant la faible qualité de mise en œuvre de la fibre optique dans les foyers français. Le régulateur a remarqué que les plaintes déposées sur le site « J’alerte l’Arcep » ne font qu’augmenter ces derniers mois. Malgré une baisse significative en 2019, en 2020, le nombre de plaintes est revenu au même seuil qu’en 2018 (34 000 signalements).

Entre les utilisateurs débranchés au profit de nouveaux abonnés, les déconnexions temporaires, ou les raccordements formant ce qu’on appelle couramment « des plats de spaghettis », nombreuses sont les raisons qui font que la fibre optique est moins performante que ce qu’annoncent les opérateurs.

Pourtant, pour ce qui est de la couverture, la France s’en sort bien contrairement aux États-Unis qui ont lancé leur plan d’investissement massif afin que toute la population puisse avoir accès à internet à haut débit. De plus, les opérateurs s’étaient déjà réunis dans le cadre d’une table ronde en 2019 afin de définir une feuille de route de bonnes pratiques dévoilée en 2020.

Ce rapport prévoyait le renforcement des clauses de qualité au sein des contrats avec les sous-traitants. On y retrouvait également la mise en place des comptes rendus photo pour chaque intervention afin de permettre un contrôle rapide des points de branchement optique, de mutualisation et de terminale optique, avant et après l’intervention. Toutefois, l’Arcep a indiqué que ces deux mesures ne sont pas systématiquement appliquées.

Un plan d’action complémentaire pour s’assurer du bon déploiement de la fibre optique

Avec sa nouvelle présidente, Laure de La Raudière, le régulateur a présenté un plan d’action complémentaire à celui déjà proposé en 2020. Celui-ci s’articule en trois axes principaux. Tout d’abord, l’Arcep souhaite assurer une meilleure communication entre les opérateurs d’infrastructures et les commerciaux. Un outil interopérateur de notification en temps réel des interventions en cours devrait être mis en place dans les prochains mois. Ensuite, l’autorité veut systématiser l’analyse des comptes rendus photo en utilisant l’intelligence artificielle pour que ce processus s’automatise. Enfin, il demande aux opérateurs de remettre en état les infrastructures les plus dégradées.

En plus de la mise en place de ces mesures, l’Arcep a lancé une enquête sur l’opérateur d’infrastructure XP Fibre, filiale de SFR. Plusieurs collectivités locales et opérateurs commerciaux ont remonté des incidents comme des pannes récurrentes sur les services fournis et des délais anormalement longs dans la tentative de résolution de ces pannes. Le régulateur fait aussi référence à « des défauts importants dans la qualité de la réalisation des opérations de raccordement final et de brassage au PM (notamment dégradations des armoires de rue et points de branchement optique) susceptibles d’entraîner des défauts de qualité de service sur ces lignes, voire des coupures de service ».

Avec le lancement de cette enquête, l’autorité espère pouvoir proposer des solutions pour remédier à ces dysfonctionnements.