Stéphane Richard, PDG d’Orange, a été condamné en appel le 24 novembre pour « complicité de détournement de fonds publics » dans l’affaire de l’Arbitrage Tapie-Crédit lyonnais. Le conseil d’administration de l’opérateur, réuni en urgence le même jour, a acté le départ du dirigeant d’ici fin janvier 2022 « au plus tard ». Il continue d’exercer ses fonctions d’ici là.

Les suites de l’affaire sur l’arbitrage Tapie-Crédit lyonnais

Stéphane Richard espérait rester président d’Orange pour un quatrième mandat, en délaissant le statut de directeur général à l’échéance de l’actuel, en mai 2022. Finalement, comme beaucoup d’anciens dirigeants d’Orange, il n’arrivera même pas aux termes de son contrat en cours.

La faute à ses ennuis judiciaires. Stéphane Richard a été impliqué en 2008, alors qu’il était directeur de cabinet de Christine Lagarde, ministre de l’Économie et des Finances de l’époque, dans l’affaire de l’arbitrage Tapie-Crédit lyonnais. Bernard Tapie avait touché 403 millions d’euros au terme d’un arbitrage jugé frauduleux par la justice.

Après une relaxe générale en 2019, Stéphane Richard a été condamné pour « complicité de détournement de fonds publics » à un an de prison avec sursis et 50 000 euros d’amendes par la cour d’appel de Paris. Il est accusé d’avoir défendu les intérêts de l’homme d’affaires plutôt que ceux de l’État.

Une accusation qu’il continue à contester lors d’une interview au micro de France Inter dans la matinée du 25 novembre. Il a annoncé souhaiter se pourvoir en cassation. Cela ne suffira pas pour sauver sa place.

L’État a demandé le départ de Stéphane Richard

En 2018 l’actuel ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, avait déclaré sur BFM-TV que « Pour toutes les entreprises publiques qui sont sous ma responsabilité de ministre de l’Économie, les règles du jeu doivent être claires : s’il y a condamnation du dirigeant, il y a départ immédiat du dirigeant ».

L’État reste le premier actionnaire d’Orange avec 23% du Capital. S’il ne détient que 3 sièges sur 15, la décision de ses représentants n’a pas été contestée. Seul le moment du départ a été décalé : fin janvier 2022 plutôt que fin 2021, pour assurer la transition de la direction de l’entreprise de télécommunication, rapporte Le Monde.

Toujours selon les informations du journal du soir, l’hypothèse de séparer le poste de président et directeur général reste de mise. Si la recherche à commencer de longue date en prévision de l’échéance du mandat de Stéphane Richard, ce n’est pas le cas pour celui de président.

Plusieurs noms circulent pour le poste, comme celui d’Alexandre Bompard, PDG de Carrefour, administrateur du groupe, Nicolas Dufourcq, ancien de France Télécom et directeur de la banque publique d’investissement. Plusieurs hauts cadres d’Orange sont également pressentis. Verdict en janvier. Ou avant.