Pour la quatrième fois consécutive, le supercalculateur japonais Fugaku a remporté le titre de l’ordinateur le plus puissant au monde. Un classement édité par le site TOP500. Cet ordinateur incroyable a été développé par Fujitsu et l’institut national de recherche japonais Riken. Si ses capacités sont effectivement exceptionnelles, deux rivaux, américains et chinois, sont prêts à s’emparer de la première place dès l’année prochaine.

Le Fugaku atteint une vitesse de calcul de 442 pétaflops

Avec le développement de ce supercalculateur, baptisé Fugaku, le Japon est une nouvelle fois reconnu pour ses capacités d’innovation. Cette machine hyper puissante vient de remporter pour la quatrième fois consécutive le titre de l’ordinateur le plus puissant du monde. Le Fugaku peut atteindre une vitesse de calcul de 442 pétaflops selon TOP500. C’est le triple de la vitesse du superordinateur américain Summit, construit par IBM, qui n’atteint « que » 148 pétaflops. Le supercalculateur Fugaku permet aux chercheurs d’explorer plusieurs sujets.

Une opération à grande échelle a par exemple été déployée en mars 2021. L’ordinateur a été utilisé pour simuler la propagation du Covid-19 par la dispersion de gouttelettes. Il a également participé à la prévision de plusieurs événements météorologiques, pour aider les scientifiques à mieux les comprendre. Ce n’est pas tout, en octobre 2021, Kawasaki Heavy Industries a utilisé le Fugaku pour effectuer des simulations de haute précision et aider ses avions à réaliser des économies de carburant. Il aussi permis à l’entreprise DMG Mori Seiki de réaliser des tests d’usinage en 10 minutes, au lieu des huit heures nécessaires aux tests en conditions réelles.

Le Japon bientôt derrière les États-Unis et la Chine ?

Malgré ses excellentes performances, le Fugaku pourrait bien être rattrapé par ses concurrents américains et chinois. Selon TOP500, ce n’est qu’une question de temps avant que le Fugaku ne perde sa première place. Les concurrents américains et chinois s’affairent à développer des supercalculateurs capables d’effectuer au moins 1 exaflop… Trois machines de ce type seraient en cours de développement aux États-Unis et en Chine.

Le système Frontier, aux États-Unis, pourrait être opérationnel dans le courant de l’année prochaine. En juin, Tesla a aussi révélé un supercalculateur : le 5ème plus puissant au monde. Son rôle est de former la prochaine intelligence artificielle de conduite autonome pour se passer des capteurs sur les voitures, au profit de caméras optiques de haute qualité. En Chine, les successeurs du Sunway TaihuLight et du Tianhe-2, deux systèmes qui ont dominé le marché entre 2013 et 2017, devraient être développés à temps pour le classement de juin prochain.

Selon le ministère japonais de l’éducation, de la culture, des sports, des sciences et de la technologie : « le Japon doit s’appuyer sur le travail réalisé avec le Fugaku et développer son successeur afin de renforcer la compétitivité industrielle et résoudre les grands défis sociétaux ». Pourtant, le Japon n’a pas encore défini de stratégie pour développer un supercalculateur de nouvelle génération. Un projet de développement pourrait être lancé vers 2023, ce qui signifie que le successeur du Fugaku ne serait pas opérationnel avant la seconde moitié de cette décennie.