Lors de l’événement annuel de Qualcomm dédié à ses investisseurs, la firme a fait de nombreuses annonces qui ont fait grand bruit. Résultat : ses actions en bourse ont augmenté de 7,9 %.

À l’assaut du secteur automobile

Une chose est sûre : le PDG de Qualcomm, Cristiano Amon, voit les choses en grand et veut sortir du secteur des smartphones pour élargir son champ d’action. Il affirme ainsi que l’activité automobile de l’entreprise, qui représente environ 1 milliard de dollars, atteindrait 10 milliards de dollars dans dix ans et que ses ventes liées aux appareils connectés pourraient progresser de plus de 75 % d’ici 2024 et atteindre 9 milliards de dollars.

Dans cette optique, la firme a annoncé un accord pour fournir une technologie avancée d’aide à la conduite au constructeur allemand BMW. Elle investit en outre massivement pour étendre sa présence sur le marché automobile, notamment en rachetant, pour environ 4,5 milliards de dollars, la société suédoise de technologie automobile Veoneer.

« Vous nous connaissez grâce au mobile. Mais nous ne sommes plus définis par un seul marché final et une seule relation client », a déclaré le PDG, en faisant évidemment référence à Apple, à qui Qualcomm livre des puces Snapdragon pour ses iPhone. L’entreprise s’attend à ce que la part de sa puce modem tombe à environ 20 % pour les iPhones d’Apple en 2023. Si elle ne veut pas entièrement abandonner le marché juteux que lui offre la marque à la pomme, Qualcomm veut surtout se tourner vers les appareils Android, qu’elle voit devenir plus hauts de gamme à l’avenir.

Qualcomm veut faire de l’ombre à Apple

Qualcomm a également profité de l’événement pour annoncer un processeur SoC « haute performance » pour PC qui devrait être commercialisé en 2023. La puce sera réalisée par les équipes de Nuvia, entreprise rachetée par Qualcomm cette année pour la somme d’1,4 milliard de dollars. Fait intéressant : Nuvia a été fondée par trois anciens employés d’Apple qui ont notamment travaillé dans l’équipe qui a aidé à créer les puces M-series de la firme de Cupertino.

C’est donc sans surprise que l’entreprise veut venir marcher sur les plates-bandes d’Apple et de ses processeurs ARM M1 qui équipent depuis l’année dernière les MacBook Pro, les MacBook Air, les iMac et les Mac mini. Qualcomm espère en outre devenir un leader dans le domaine des performances et de la batterie des ordinateurs.

La puce M1 d'Apple.

Basée sur une architecture ARM, la puce M1 est la plus puissante qu’Apple ait créé jusqu’à ce jour. Image : Apple

Un pari très osé

Il est clair que l’entreprise a pris la décision de changer son fusil d’épaule pour devenir un leader du marché des processeurs en dehors du secteur des smartphones. On peut toutefois émettre des réserves sur ses chances de réussite, notamment lorsque l’on sait qu’en 2023, Apple en sera sans doute à sa troisième génération de processeurs ARM pour ses Mac, alors que la première enregistre déjà d’importantes performances. En cause notamment, le fait que la marque à la pomme contrôle à la fois la puce, le logiciel et la conception du produit, ce qui permet à l’entreprise d’optimiser les performances de son processeur du début à la fin, note Gizmodo.

Si Qualcomm n’en est pas à son premier coup d’essai dans le secteur du PC avec les Snapdragon 8cx et 8cx Gen 2, ainsi qu’une collaboration avec Microsoft sur la Surface X, elle va devoir s’accrocher pour venir directement faire de l’ombre à Apple. Des géants comme AMD et Intel peinent déjà à y parvenir…