À quelques jours des premières opérations commerciales de fin d’année, rappelons-nous qu’il y a tout juste un an, le Black Friday avait été décalé d’une semaine à cause du deuxième confinement pour que les commerces physiques « non-essentiels » ne soient pas pénalisés par leurs concurrents on-line. Malgré tout, si les magasins restent le commerce majoritaire avec 60% du chiffre d’affaires de la semaine du Black Friday, en réalité le commerce en ligne a explosé : + 33% par rapport à 2019, en particulier dans le secteur des biens d’équipement de la maison (+19%). Pour cette année, qu’ont en tête les Français ?

Le black Friday, retour au monde d’avant ?

En 2020, l’interdiction de vente des commerces jugés « non essentiels » avait créé les conditions pour que les achats se reportent dès le premier confinement sur les plateformes on line et surtout vers de nouvelles catégories, que ce soit auprès des clients déjà usagers ou de nouvelles recrues. Certains ont changé leurs habitudes en ce sens. Les réfractaires au Black Friday l’étaient pour deux raisons antagonistes, par rejet d’une orgie consumériste où incitation à surconsommer, ou pour acheter plus malin, parce qu’ils se méfient des fausses bonnes affaires. Pour autant, cette année, après Halloween, le Black Friday est une nouvelle étape et un nouvel indice de retour au connu et aux routines de l’année, avec leurs bons et leurs mauvais côtés.

Pour les Optimistes, ce retour au connu est rassurant et signe la fin progressive de la crise sanitaire, avec la découverte de nouvelles pratiques, comme la complémentarité entre comportements vertueux / économies : ce sont ceux qui achètent local, mais vont chez Amazon depuis la crise pour gagner du temps et de l’argent.

Pour les Déçus, c’est la preuve que la crise a été une occasion perdue pour remettre en question notre système, nos valeurs et nos pratiques. Ce point de vue caractérise ceux qui affirment leur sensibilité sociale et écologique, qui déplorent que tout reparte comme avant.

Pour Philosophes, notre nature humaine est ainsi faite que, quoiqu’il arrive, nos habitudes sont toujours les plus fortes.

Dépenses contraintes et arbitrages, le Black Friday devient-il une solution parmi d’autres ?

Dans le contexte de l’inflation et des hausses des prix à l’égard des produits incontournables de la vie quotidienne, ce Black Friday 2021 permet de continuer à consommer à moindre coût, y compris pour les réfractaires tentés malgré tout d’acheter moins cher, et de retrouver un rendez-vous annuel pour les habitués.

Les produits phares appartiennent au secteur de l’électroménager, de l’électronique et de l’informatique, les téléviseurs ont été les grands gagnants de la séquence en 2020.

Pour les plus attentifs à leurs dépenses, le Black Friday n’est qu’une manière parmi d’autres de faire de bonnes affaires dans l’année. Acheter moins cher en profitant de tous les canaux possibles est devenu une seconde nature, indépendamment des séquences traditionnelles (soldes, liquidations, etc.) parce qu’il est possible de « faire toute l’année des cumuls de codes promo, du cash back, d’avoir des bons d’achat CE, etc. ».

Pendant ce temps, le re-commerce se développe (le marché du recyclage), une tendance pas si anecdotique, comme on le voit avec le succès d’un site comme Vinted ou d’autres pratiques en lien avec les notions de déconsommation ou d’achats responsables tout en donnant accès à des marques plus valorisantes que le mainstream actuel.

Que ce soit avec des promotions tout au long de l’année, le Black Friday, le cash back, les grandes enseignes de distribution aux prix inférieurs en moyenne de 30% aux commerces de proximité, le recyclage, la récupération, la seconde main, toutes les astuces pour dépenser moins, on se demande qui achète encore au prix « plein pot » et pourquoi…