IBM vient d’annoncer que son nouveau processeur quantique baptisé Eagle avait battu un nouveau record dans le domaine de l’informatique quantique, alors que les avancées dans ce secteur sont de plus en plus nombreuses.

Le processeur ne peut pas être simulé sur un superordinateur classique

Eagle est un processeur de 127 qubits et selon IBM, il s’agit du tout premier processeur quantique qui ne peut pas être simulé par un superordinateur classique, le rendant « plus puissant que tout autre chose », selon le PDG de la firme, Arvind Krishna. Comme l’explique Engadget, la puce est dotée d’un nouveau design la rendant plus performante. Ainsi, ses composants de contrôle sont situés sur plusieurs niveaux physiques, tandis que les qubits sont situés sur une seule couche. Selon l’entreprise, cette conception permet d’augmenter considérablement la puissance de calcul.

Toutefois, deux facteurs sont à prendre en compte lorsque l’on veut connaître la performance d’un processeur ou d’un ordinateur quantique. Les qubits (l’unité de stockage de l’information quantique), mais également le volume quantique car celui-ci permet de mesurer les performances d’un ordinateur quantique en adoptant une vision holistique de ses différentes parties. Elle tient compte non seulement des qubits, mais aussi de la manière dont ils interagissent entre eux, continue le média. C’est justement sur cette donnée d’Eagle qu’IBM est restée muette, même si l’on sait que jusqu’alors, son record est un volume quantique de 64 pour l’un de ses ordinateurs.

Pour l’heure, IBM assure que malgré ses belles performances, le processeur Eagle ne permet pas d’atteindre l’avantage quantique, mais représente une nouvelle étape pour s’en rapprocher encore. Pour rappel, l’avantage quantique est le seuil à partir duquel un ordinateur quantique démontre sa capacité à effectuer un calcul qu’un ordinateur classique ne peut terminer dans un délai raisonnable, explique Trust My Science.

« Notre premier processeur Eagle de 127 qubits est disponible en tant que système exploratoire sur l’IBM Cloud pour des membres sélectionnés de l’IBM Quantum Network. Les systèmes exploratoires sont un accès précoce à nos dernières technologies et nous ne garantissons donc pas le temps de fonctionnement ou un niveau particulier de performance répétable, tel que mesuré par le volume quantique », a déclaré Jerry Chow, le directeur de l’unité de développement de systèmes matériels quantiques de l’entreprise.

Un ordinateur quantique d'IBM.

L’avènement de l’informatique quantique permettra des avancées colossales dans tout un tas de domaines. Photographie : IBM

L’informatique quantique révolutionnera le monde

Comme le montre cette avancée, l’informatique quantique, malgré des progrès constants, n’en est qu’à ses balbutiements. Lorsque l’humain saura l’utiliser correctement, alors elle bouleversera nos connaissances et permettra d’incroyables avancées dans de nombreux domaines. Par exemple, elle pourrait nous apprendre à concevoir des batteries beaucoup plus efficaces, ou trouver un moyen de séquestrer les émissions de carbone.

Il est encore difficile de dire quand sera son avènement : si certains assurent qu’elle sera utilisable dans les années à venir, d’autres affirment qu’elle le sera dans plusieurs décennies. De son côté, IBM espère que la promotion de l’informatique quantique lui permettra de relancer sa croissance. L’année dernière, la firme annonçait qu’elle voulait un processeur de 1 000 qubits dès 2023.