Après avoir refusé de transmettre ses données à la Maison Blanche, le géant taïwanais, Taiwan Semiconductor Manufacturing (TSMC), a finalement décidé de coopérer avec l’administration américaine. Sans surprise, cela n’est pas du tout du goût de la Chine… Pékin s’inquiète de l’utilisation qui pourrait être faite de ces données, par les États-Unis.
L’accord donné aux États-Unis par TSMC inquiète Pékin
Début octobre 2021, la secrétaire d’État au commerce des États-Unis, Gina Raimondo, a demandé à plusieurs entreprises de fournir des données afin de mieux comprendre pourquoi et comment nous avons pu atteindre un tel niveau de pénurie de puces. Une demande légitime, que TSMC, le principal fabricant de semi-conducteurs au monde, a tout d’abord décliné. En plus de TSMC, l’administration Biden a également réclamé les données de Samsung Electronics et du fabricant américain de puces Intel. Aucun fabricant de puces chinois n’est concerné…
Dans sa déclaration, Gina Raimondo a précisé qu’elle laissait un délai de 45 jours aux entreprises concernées pour transmettre les données concernant leur chaîne d’approvisionnement. Difficile de savoir avec précision quelles seront les données qui intéresseront le gouvernement américain. Finalement, un porte-parole de TSMC a déclaré le 8 novembre qu’il donnerait son feu vert au ministère américain du Commerce. De quoi susciter de vives inquiétudes de l’autre côté du détroit de Taïwan. Sur Weibo, plusieurs messages décrivent l’aval donné par TSMC aux États-Unis, comme un « agenouillement devant le gouvernement américain ».
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Pour apaiser la colère du gouvernement chinois, TSMC a précisé qu’il ne révélerait pas d’informations confidentielles sur ses clients au gouvernement américain. Pékin ne veut surtout pas que l’administration Biden puisse accéder aux données concernant d’éventuelles commandes de semi-conducteurs effectuées par la Chine en pleine guerre commerciale. La Maison Blanche a déclaré que sa demande n’avait pas d’autre objectif que de trouver les raisons de la pénurie mondiale de semi-conducteurs que nous traversons. Pas suffisant pour rassurer la Chine.
La pénurie de semi-conducteurs inquiète partout dans le monde
Si le gouvernement américain se montre aussi insistant, c’est parce que la pénurie de semi-conducteurs a des conséquences de plus en plus graves sur de nombreuses industries. Selon Intel, la pénurie de puces pourrait durer jusqu’à 2023. Le marché automobile européen est évidemment impacté par cette crise. Nous sommes actuellement descendu au même niveau que les ventes générées en 1995.
Pour tenter de renforcer la production européenne, Bosch a récemment annoncé un plan de 400 millions d’euros. La majeure partie des fonds sera utilisée pour accroître les capacités du nouveau site de Dresde. Harald Kroeger, membre du conseil d’administration de Bosch, a déclaré ceci : « notre objectif premier est d’augmenter la production de puces à Dresde. Chaque puce supplémentaire que nous produisons sera utile dans la situation actuelle. Nous avons déjà augmenté notre capacité de production de 10 %, mais cela n’est pas suffisant ».