« Nous arrêtons le système de reconnaissance faciale sur Facebook », c’est par cette phrase, ayant le mérite de la clarté, que le réseau social a annoncé la nouvelle le 2 novembre. Le système en place depuis 2010 permettant d’identifier automatiquement un utilisateur sur une photo ou une vidéo est stoppé.

Facebook suit la voie de Microsoft, IBM et Amazon

Avec la fin de son système, programmée pour les semaines à venir, un milliard d’images de personnes, un tiers des utilisateurs actifs quotidiens de Facebook, vont être supprimées. Il s’agit de ceux qui avaient accepté d’activer la fonctionnalité et qui l’ont peut-être oublié.

Jerome Pesenti, Vice-Président en charge de l’intelligence artificielle de l’entreprise, renommée Meta, estime qu’il s’agit de « l’un des plus grands changements dans l’utilisation de la reconnaissance faciale de l’histoire de cette technologie ».

Par le passé Microsoft a déjà abandonné ses investissements dans la reconnaissance faciale. IBM et Amazon ont également des moratoires sur cette technologie controversée, accusée notamment d’entretenir des préjugés racistes. Les trois entreprises ont appelé à son encadrement par les législateurs.

Des services de Facebook vont en être affectés : les suggestions d’authentification sur les contenus de personnes tiers et la description d’image destinée aux personnes malvoyantes, l’Automatic Alt Text. Ils n’ont pas pesé lourd face à ce que la plateforme qualifie de « préoccupations sociétales croissantes » aggravés par l’absence de réglementation claire des États. Le réseau social considère que « Dans ce contexte d’incertitude permanente, nous pensons qu’il convient de limiter l’utilisation de la reconnaissance faciale à un ensemble restreint de cas d’utilisation ».

La reconnaissance faciale abandonnée… Ou presque

Comme l’explique Jerome Pesenti, Facebook ne va pas totalement abandonner ce qui est désigné comme un « outil puissant ». Il rapporte « Nous allons continuer à travailler sur ces technologies et à faire appel à des experts extérieurs ».

Dans certains contextes, la reconnaissance faciale a son utilité, affirme le vice-président de la plateforme. Il énumère : les vérifications d’identité, prévenir les usurpations d’identité, « Il s’agit de cas où la reconnaissance faciale représente à la fois une grande valeur pour les personnes et est socialement acceptable, lorsqu’elle est déployée avec précaution » détaille-t-il.

Cette décision intervient à un moment particulier pour l’entreprise. Elle est en pleine tourmente avec la publication des Facebook Files, révélée par la lanceuse d’alerte Frances Haugen. En mettant fin à la reconnaissance faciale, le réseau social tente peut-être de prouver qu’elle n’est pas la société malfaisante que ses détracteurs imaginent.