La collecte, l’utilisation et la gestion des données sur Internet sont officiellement encadrées en Chine depuis le 1er novembre, date de l’entrée en vigueur de la loi sur la protection des informations personnelles (PIPL).

La PIPL, une loi déjà appliquée dans les faits

Cet événement, attendu depuis un an, n’en est peut-être pas un. Avant même l’entrée en vigueur de la loi Pékin semblait déjà réprimer la mauvaise gestion des données. Tout au long de 2021, des dizaines d’applications avaient été sommées de changer de comportement sous peine de sanction. Un peu moins d’une centaine ont été purement et simplement supprimées.

L’arrivée de la loi a été accompagnée par un fait divers ayant fait le tour des médias du pays, rapporte le South China Morning Post. La société Pangqiu, spécialisée dans le classement des influenceurs chinois en fonction de leurs performances commerciales, a été perquisitionnée le 15 septembre. 23 employés ont été arrêtés pour « acquisition illégale de données de systèmes d’information ».

La société est accusée d’avoir aspiré illégalement des données d’applications de streaming. Le principal influenceur chinois en commerce électronique, Austin Li Jiaqi, connu sous le pseudonyme Xinba, a été accusé d’avoir manipulé les chiffres de trafic grâce à l’aide d’entreprise tel que Pangqiu. En mars, il avait annoncé avoir généré plus de 250 millions de dollars de ventes en une session de live shopping.

Gare à la répression en Chine

L’activité de ces influenceurs est en plein boom, il aurait participé à la relance du secteur de vente au détail en Chine au lendemain de la pandémie de Covid-19. Austin Li Jiaqi et Viya Huang Wei ont enregistré des ventes pour 18,9 milliards de yuans, environ 2,5 milliards d’euros, pour le lancement des Singles days, une fête commerciale très populaire en Chine.

L’influenceur s’est empressé, le 31 octobre, de nier les rumeurs sur son compte. Il a assuré que son entreprise suit des mesures strictes de gestion des données. Le risque pour Austin Li Jiaqi est réel. Pékin a décidé de prendre à bras la question de la sécurité des données après avoir laissé au secteur les coudées franches. Maintenant que la PIPL est officiellement en vigueur, il n’y a plus le droit à l’erreur, volontaire ou non.