Depuis les locaux d’OVHcloud, le secrétaire d’État au numérique, Cédric O, a présenté le 2 novembre le plan d’investissement de 1,8 milliard d’euros au total sur 4 ans pour les acteurs de la filière cloud française. Il s’agit du dernier pilier de la stratégie nationale du gouvernement sur le cloud après « Cloud au centre », pour inciter l’administration à s’en saisir et le label Cloud de confiance, complément de la qualification SecNumCloud.

Le nerf de la guerre

Dans le cadre du 4e programme d’investissements d’avenir (PIA4) et de France Relance l’État français va sortir de sa poche 667 millions d’euros, l’Europe 444 millions et le privé 680 millions. Le but est, d’ici 2025, de « faire émerger des champions industriels français et européens » dixit le secrétaire d’État.

23 projets de recherche et développement ont d’ores et déjà été sélectionnés pour 421 millions d’euros, travaillant au développement de technologies de rupture, principalement l’edge computing, l’accélération de l’usage des données, du travail collaboratif et « l’essor des offres françaises innovantes ».

Ces projets sont portés par des instituts de recherches, le CEA, le CNRS, l’INRIA, de jeunes entreprises comme platform.sh, Qarnot, des noms connus du secteur, OVH évidemment, Outscale et d’autres grands acteurs que sont Schneider Electric, Valeo, Véolia…

150 millions d’euros vont être destinés à la création d’espace de données, « possiblement dans le cadre de Gaia-X », 66 millions vont aller à la recherche dans de multiples domaines, IA, cybersécurité, logiciel et enfin 30 millions d’euros pour la formation.

tableau financement cloud

Répartition des financements du plan d’investissement. Crédit : gouvernement

La stratégie du gouvernement sur le cloud critiquée

Cédric O en a profité pour répondre aux critiques qui ont fleuri à propos de la stratégie menée par le gouvernement pour une souveraineté française et européenne du cloud. Le gouvernement avait assumé l’utilisation de licences américaine, considérée plus performante, pour obtenir le label cloud de confiance. De quoi susciter l’ire de huit entreprises de logiciel françaises assurant qu’il est possible de se passer de Microsoft.

Cédric O n’a pas changé d’avis sur le plateau de BFM Business en affirmant « nous n’aurons jamais 100% du cloud français produit par les Français ». Selon lui la priorité d’assurer que les données françaises sont « hors de portées du Cloud Act américain ».

Une protection juridique bienvenue, mais en termes de souveraineté numérique le compte y est-il vraiment ? Microsoft a déjà annoncé un partenariat avec Capgemini et Orange et Google avec Thales. Le secrétaire d’État a expliqué que ces coentreprises « feront l’objet d’évaluation, devront respecter des critères extrêmement précis, le jour où elles se concrétiseront ». Ouf.