LinkedIn, la plateforme spécialisée dans la mise en relation professionnelle et la recherche d’emploi ajoute désormais une nouvelle corde à son arc en déployant sa place de marché pour les freelances. L’annonce intervient après une bêta test de 8 mois ayant attiré près de 2 millions d’utilisateurs. Prochaine étape, la monétisation.

Avec Services Marketplace, Linkedin souhaite coller à la transformation du marché de l’emploi

Linkedin vient officiellement de dévoiler Services Marketplace, sa plateforme de mise en relation entre freelances et entreprises. La plateforme permettait déjà aux entreprises de poster des offres d’emploi et aux candidats d’y postuler. Mais l’accent était mis jusque-là sur les postes plutôt long terme, laissant le champ libre des missions en freelance à une multitude de sociétés telles que Malt, Fiverr ou Upwork. La société qui appartient désormais à Microsoft, vient donc corriger ce vide avec Services Marketplace, une fonctionnalité en bêta test depuis février aux Etats-Unis et qui a déjà attiré près de 2 millions d’utilisateurs.

Il était urgent pour la société d’investir ce marché qui ne cesse d’augmenter et pour lequel la société n’avait jusqu’à présent aucun moyen de monétisation. Rien qu’aux Etats-Unis, on compte actuellement 58 millions de freelances (36% de la main-d’œuvre), pour un marché de 1400 milliards de dollars d’après une étude réalisée par Upwork. Le nombre de contrats freelance a été multiplié par 3 depuis 2014 et devrait encore significativement augmenter dans les prochaines années jusqu’à devenir la principale main-d’œuvre aux Etats-Unis d’ici 2027.

Toutefois Services Marketplace aura besoin d’être étoffé. Pour le moment il est gratuit mais au fur et à mesure de son évolution on se doute bien que Linkedin finira certainement par prélever une commission pour la mise en relation, au même titre que les plateformes concurrentes. Le service est en effet encore un peu maigre en fonctionnalités pour se permettre d’être monétisé. Il est par exemple impossible de négocier ou de donner des indications sur les honoraires de travail pour le moment. Il n’y a rien non plus de prévu côté facturation et concernant les évaluations, une entreprise peut évaluer un freelance mais l’inverse est impossible. Autre point, certainement le plus frustrant, le processus de recherche d’emploi est unilatéral : les employeurs peuvent rechercher des freelances pour des emplois, mais les freelances ne peuvent pas rechercher d’emplois sur la plateforme qui doivent donc attendre que les offres viennent à eux.

Au dernier trimestre Linkedin a réalisé une progression insolente

Mais il s’agit pour le moment d’un nouveau service et nul doute que Linkedin saura mettre les moyens nécessaires pour en faire un succès. Malgré la récente annonce de la fermeture de son site en Chine, la société vient en effet de réaliser un troisième trimestre époustouflant. Elle a ainsi gagné 25 millions de nouveaux utilisateurs au cours du dernier trimestre et possède désormais plus de 756 millions d’abonnés dans le monde. Son chiffre d’affaires sur le dernier trimestre a atteint 2,56 milliards de dollars (+25% vs T3 2020). En outre, 39 % des utilisateurs de LinkedIn paient pour LinkedIn Premium qui permet aux recruteurs d’obtenir davantage de données sur les candidats potentiels et publier des offres d’emploi, et aux demandeurs d’emploi d’avoir accès à des fonctionnalités supplémentaires pour trouver du travail. Côté contenu, les conversations sur LinkedIn ont augmenté de 43 %, les partages de posts de 29 % et les heures sur LinkedIn Learning de près de 80 %.

En parallèle de ses résultats et du lancement de Services Marketplace, Linkedin lance également de nouvelles fonctionnalités post-pandémie dans sa volonté de coller toujours plus aux tendances du marché de l’emploi. On trouvera ainsi sur la plateforme de nouveaux filtres de recherche pour les personnes cherchant des emplois à distance, hybrides ou sur site, mais aussi de vérifier les exigences des entreprises en matière de vaccination.