Les autorités antitrust du ministère de la Justice américain enquêtent sur les rapports financiers entre Visa et Square, Stripe et PayPal selon les sources du Wall Street Journal. Ces investigations sont menées dans le cadre d’un dossier ouvert par le ministère en mars 2021 contre la société. L’entreprise de carte de paiement est soupçonnée de pratique anticoncurrentielle pour conserver sa mainmise sur le marché américain.

Visa aurait préféré s’entendre avec de potentiels concurrents

Visa a-t-elle passé des accords avec des Fintechs en vue pour écarter, voire écraser la concurrence ? C’est la question que se posent les limiers de l’antitrust américain. Le plus grand réseau de carte bancaire des États-Unis depuis plusieurs décennies se serait inquiété de l’émergence fulgurante des startups financières.

Face à cette potentielle concurrence, notamment face aux services se passant des réseaux de cartes, Visa aurait trouvé une technique pour s’en prémunir, s’associer à eux ou les racheter. PayPal aurait bénéficié de frais réduits pour utiliser le circuit de l’entreprise pour ses transactions. En contrepartie PayPal aurait poussé ses utilisateurs à utiliser des cartes Visa.

L’autre affaire concerne un accord vieux de 6 ans avec Square sur son application Cash. Cette dernière est utilisée pour envoyer de l’argent par voie numérique, en passant par les tuyaux de Visa et d’autres sociétés similaires moins connues. Les autorités antitrust s’interrogent sur l’existence d’un système de calcul des frais particuliers : plus Square incite ses utilisateurs à se servir du système du géant, moins ses frais sont importants. Il y a une dizaine d’années, la société a investi dans la start-up financière, de quoi faciliter d’éventuelles relations.

La progression de l’enquête est inconnue

Depuis mars 2021, le ministère de la Justice se penche sur les pratiques de Visa sans en tirer de conclusion à l’heure actuelle. Un gros volet de l’enquête concerne le numérique, mais ce n’est pas le seul aspect qui intéresse l’Antitrust. Les frais de réseau seraient également instrumentalisés pour inciter les banques à utiliser ses réseaux aux États-Unis. Les commerçants, eux, souffriraient de l’abus de position dominante de l’entreprise.

Sur la question des Fintechs, le stade d’avancement de l’enquête reste pour l’heure inconnu, mais la domination de Visa et sa transition numérique réussie font grincer des dents. En Europe seize banques ont pris la décision de battre en brèche la domination de Visa et Mastercard dans l’univers du paiement en proposant une alternative. Le projet doit voir le jour en 2022.