Alors que Sony a stoppé la production de disquettes depuis plus de 10 ans, les fonctionnaires japonais ont du mal à faire le deuil de cette technologie pourtant largement dépassée… Une situation paradoxale pour un pays qui se veut pionnier en matière d’innovation. Le gouvernement japonais a enfin annoncé que c’était le « début de la fin ». Dans le cadre de leurs efforts de modernisation, les autorités locales commencent à éliminer les disquettes au profit de systèmes informatisés plus adaptés à notre époque.

Les fonctionnaires japonais travaillent toujours avec des disquettes en 2021

Aussi surprenant que cela puisse paraître, le gouvernement japonais travaille toujours avec des disquettes. Les fonctionnaires se sont habitués à cette technologie obsolète et ont clairement du mal à s’en détacher. Si certains quartiers de Tokyo ont déjà effectué leur transition d’autres ne le feront pas avant 2026. Nikkei Asia rapporte que : « certains districts ont terminé la numérisation de leurs procédures de paiement en 2019. Pourtant, ils n’envisagent pas de transition avant fin 2021. À Chiyoda Ward, cette transition ne sera pas effective avant 2026 ».

Cette lente transition a évidemment des effets sur le quotidien des Tokyoïtes. Dans plusieurs quartiers de la capitale, de nombreux habitants doivent encore se déplacer physiquement au bureau de l’administration locale pour mettre à jour leur adresse postale quand ils déménagent. Si les fonctionnaires traînent des pieds, c’est pour une raison précise : ils estiment que les disquettes permettent de sécuriser les données et de ne pas risquer de les perdre.

C’est l’avis de Yoichi Ono, un fonctionnaire en charge des fonds publics à Meguro. Il a lui-même sauvegardé les informations relatives aux paiements de nombreux employés sur des disquettes qui étaient ensuite apportées à la banque pour être traitées. Un processus pourtant inimaginable dans un pays développé comme le Japon à notre époque…

Le Japon a du mal à se séparer des vieilles technologies

En 2021, les fonctionnaires pourraient finalement céder. La Mizuho Bank, l’une des trois grandes banques du Japon, en a assez. Elle a décidé d’imposer une redevance mensuelle de 50 000 yens (375 euros) aux services qui continueront d’utiliser des disquettes. L’utilisation de disquettes en 2021 à Tokyo est totalement paradoxale. En effet, c’est contraire à l’image futuriste de Tokyo. Pourtant, force est de reconnaître que le Japon a du mal à abandonner les vieilles technologies. De nombreuses entreprises japonaises utilisent toujours le télécopieur (téléfax). C’est un appareil couramment utilisé dans la vie quotidienne des japonais.

En réalité, les japonais ne sont pas les seuls… L’armée américaine n’a totalement abandonné les disquettes qu’en 2019. L’année dernière, il a même été révélé que les Boeing 747 utilisaient toujours des disquettes pour obtenir des mises à jour logicielles. En 2018, à l’occasion des 20 ans de l’ISS, les astronautes de la Station Spatiale internationale ont retrouvé des disquettes des années 2000, l’occasion de se replonger dans les débuts de la station.