Le conseil d’administration de OneSmart International Éducation Group s’est résigné le 12 octobre, il a acté la fermeture de tous ses programmes de tutorat et centres d’apprentissage hors campus de Chine. L’entreprise compte 457 établissements dans 36 villes du pays avec des services de soutien scolaire de la maternelle à la terminale.

Une réorientation forcée

Des dizaines de parents d’élèves ont manifesté à Shanghai, devant le siège de OneSmart, le lendemain de sa décision. Ils exigeaient le remboursement des frais avancés, de 10 000 à 100 000 yuans, environ de 1350 à 13 500 euros.

Dans une lettre d’excuse publiée le jour même sur WeChat, OneSmart a glissé un lien sur la procédure à suivre pour récupérer l’argent, rapporte le South China Morning Post. Un peu plus d’un mois auparavant l’une des filiales de OneSmart, Juren Education, parmi les plus anciennes structures privées de soutien scolaire, avait déjà pris cette décision. Non sans avoir précisé s’être occupé de 5 millions d’élèves depuis sa naissance en 1994.

OneSmart, victime du nouveau règlement intérieur

En Chine le secteur de l’EdTech était particulièrement vigoureux. Il représentait 100 milliards de dollars de revenus annuels, des dizaines de millions d’employés travaillant dans près 600 000 établissements, dont une trentaine cotée à New York comme OneSmart.

Ça, c’était avant. En mars, Xi Jinping, le président chinois, avait prévenu, le marché du soutien scolaire représentait un « problème social ». Effectivement, pour réussir dans la société chinoise ces établissements privés étaient devenus un passage obligé. Les familles les plus pauvres contraintes de se sacrifier financièrement dans l’espoir de voir leurs enfants s’en sortir.

Une reprise en main d’un secteur en roue libre était à prévoir. Sa fermeté, à l’image de la répression du secteur numérique depuis un an en Chine, a décontenancé tout le monde. Le 24 juillet un nouveau règlement a interdit les cours particuliers durant les vacances et week-ends. Les levées de fonds ont été interdites ou très limitées. Les sociétés cotées comme OneSmart ont dû se fermer aux investisseurs étrangers ou prendre des parts dans d’autres structures.

Les entreprises chinoises de l’EdTech en rattrapages

Les conséquences ne se sont pas fait attendre. OneSmart, entrée en Bourse en mars 2018 à 11 dollars l’action, est passé sous la barre de 1 dollar en août. La Bourse de New York a notifié en août que l’entreprise avait six mois pour revenir au-dessus du dollar pour correspondre aux critères de conformité.

Dans son message envoyé sur WeChat, l’entreprise a expliqué avoir « décidé de transformer complètement notre activité en nous orientant vers des programmes d’études non scolaires », sans plus de précision. Une promesse qui laisse peu d’espoir sur l’avenir de OneSmart à New York.