Après quatre années de collaboration entre 34 acteurs européens, dont Stellantis, le projet L3Pilot a pris fin. Son objectif était d’établir une bibliothèque commune de scénarios et de définir le format des données partagées afin de rédiger un code de bonnes pratiques pour les véhicules autonomes. Les résultats du projet ont été dévoilés à l’occasion de l’ITS World Congress qui s’est tenu du 11 au 15 octobre 2021.

Quatre années pour tester des véhicules autonomes dans 7 pays européens

Comme on peut le lire sur le site web de L3Pilot : « la technologie de conduite autonome a atteint un niveau de maturité tel qu’il est nécessaire de procéder à une phase finale de tests sur route pour répondre à des questions clés avant l’introduction des systèmes sur le marché ». C’était précisément l’objectif de L3Pilot. Pendant quatre ans, ce projet de recherche européen a permis de tester la viabilité de la conduite automatisée en tant que moyen de transport sûr et efficace sur les routes publiques.

Les acteurs du projet L3Pilot ont parcouru des milliers de kilomètres avec des prototypes de véhicule autonome de niveau 3 SAE. En tout, 70 véhicules ont été équipés de fonctionnalités de conduite autonome. Parmi ces véhicules, 16 étaient des prototypes fabriqués par Stellantis. Ils ont circulé à travers 7 pays et parcouru 400 000 kilomètres sur autoroute et 24 000 kilomètres en ville. Plusieurs types de conduite ont été testés : les fonctionnalités de conduite à grande vitesse, la conduite à faible vitesse en embouteillage, ou encore le stationnement dans le but d’accélérer la standardisation de ces systèmes autonome.

Les données collectées dans le cadre de L3Pilot vont permettre d’élaborer des scénarios plus précis

Pour Vincent Abadie, spécialiste des véhicules autonomes au sein du Stellantis : « souvent, les projets coopératifs aboutissent sur des règlements généraux et après, un code of practice est établi. Ce n’est pas au niveau des standards, car il peut y avoir plusieurs hypothèses. Avec les standards toutes les valeurs sont numériques. Cela permet notamment aux différents acteurs européens de se mettre d’accord sur ce qu’est un scénario ou le format des données échangées ». Il explique par exemple que cela permet de mettre en avant des différences d’usages entre les pays et de s’apercevoir que la notion de priorité peut varier.

Dans le cadre du projet L3Pilot, des conducteurs non entraînés ont pu prendre le contrôle d’un véhicule autonome. L’idée était d’engranger un maximum d’informations avant la commercialisation de ces véhicules auprès du grand public. Les 34 acteurs du projet européen pensent qu’il est primordial d’avoir une idée précise sur l’acceptabilité des systèmes de conduite autonome auprès des conducteurs. Selon Vincent Abadie : « les gens s’adaptent très vite. De ce projet, il ressort un taux d’acceptation de plus de 80% chez les utilisateurs novices ».

D’après les résultats présentés, les automobilistes anticipent et ne se laissent pas bercer par le système de conduite autonome. Ils restent très vigilants. Les données montrent par exemple qu’ils réalisent très souvent une action lorsqu’un véhicule s’insère sur l’autoroute en freinant ou en accélérant en amont. Un véhicule autonome n’anticipe pas ce genre de scénario de la même façon qu’un humain. Il est possible qu’il se retrouve côte à côte avec le véhicule qui tente de s’insérer. Cette expérience de quatre ans va justement permettre d’améliorer les scénarios avec lesquels seront élaborés les véhicules autonomes de demain.