En Chine les œuvres d’art numériques uniques ne s’appelleront plus des jetons non fongibles (NFT), mais « objet de collection numérique ». C’est la décision prise par les deux géants du secteur Alibaba et Tencent pour éviter de se retrouver cible de la colère de Pékin.

Les autorités chinoises n’ont pas oublié les NFT

La Chine a décidé en juin de rendre le commerce et le minage de cryptomonnaies illégales après des mois de pression. Les NFT se sont retrouvés dans une situation plus qu’inconfortable. Ils fonctionnent également sur le principe de la blockchain, pour garantir la sécurité et le caractère unique d’une œuvre d’art numérique.

Alibaba et Tencent ont profité de ce flou pour continuer à s’intéresser à ce nouveau marché. En août les deux géants ont chacun sorti leur plateforme NFT, « Blockchain Digital Copyright and Asset Trade » pour le premier, Huanhe pour le second.

En septembre la situation a un peu évolué et pas dans une direction rassurante pour les deux géants. Un journal financier national, Securities Times, propriété de l’État, a mis en garde contre « une énorme bulle dans les transactions NFT ». Il a dénoncé que « de nombreux acheteurs ne se concentrent que sur le NFT en tant que format au lieu de l’œuvre d’art ou de l’actif lui-même ».

Alibaba et Tencent s’adaptent tant bien que mal

C’est dans ce contexte que le South China Morning Post, propriété d’Alibaba, dévoile dans un article du 25 octobre le changement de nom. Le média note que sur Xianyu, service marchand d’Alibaba, comme sur Huanhe, la recherche NFT ne donne plus rien.

Les deux géants, principales victimes depuis un an de la répression de Pékin sur le secteur numérique savent maintenant s’y prendre. Ant Group, filiale financière d’Alibaba, a déclaré s’opposer « fermement à toute forme d’activité illicite menée au nom des objets de collection numériques » et rejeter « toute forme de spéculation sur les prix des objets de collection numériques ».

Tencent a affirmé dans un communiqué ne tolérer « aucune activité illégale, y compris celles liées aux cryptomonnaies ». La plateforme de l’entreprise interdit par ailleurs les transferts « objets de collection numériques » entre utilisateurs.

Alibaba et Tencent font le dos rond, mais un simple changement de nom pourrait ne pas suffire. Un blogueur influent sur la blockchain mentionnée par le South China Morning Post, Colin Wu, a rapporté le 23 octobre que « Les autorités de régulation chinoises renforcent leur supervision des NFT ».