Le Wall Street journal rapporte que cinq membres de la commission judiciaire de la Chambre des représentants ont envoyé une lettre à Andy Jassy, le nouveau PDG d’Amazon, pour leur faire part de leurs doutes quant à certaines affirmations de Jeff Bezos. Dans le courant de l’été 2020, le fondateur d’Amazon a été entendu par le Congrès américain dans le cadre d’une enquête antitrust. Bezos aurait-il menti sous serment ?

La crédibilité du discours de Bezos devant le Congrès américain ne tient plus

Les législateurs pensent que Jeff Bezos a pu mentir aux membres du Congrès… Les républicains Jerrold Nadler, David Cicilline, Ken Buck, Pramila Jayapal, et Matt Gaetz ont demandé à Amazon de fournir des « preuves tangibles » pour appuyer les témoignages de Jeff Bezos et d’autres cadres de l’entreprise dans le cadre d’une audition devant le Congrès américain en 2020. Plusieurs rapports récents laissent penser que la société a bel et bien copié les produits de ses vendeurs tiers délibérément. Des accusations réfutées par le patron de la société au cours de l’audition.

En effet, une vaste enquête menée par Reuters révèle que la branche indienne d’Amazon aurait copié de manière systématique les produits de ses vendeurs tiers pour ses propres marques… Si des soupçons pesaient sur le géant de l’e-commerce, cette fois-ci, des preuves permettent d’attester des faits. Selon les découvertes des enquêteurs, en plus d’avoir copié les produits de ses vendeurs tiers, Amazon les aurait également mis en avant dans ses résultats de recherche. Suite à ces révélations, les membres du Congrès américain demandent des comptes à Jeff Bezos.

Les législateurs vont saisir le ministère de la Justice

Les législateurs ont souligné la crédibilité des rapports sur les pratiques déloyales du géant américain. Ils précisent que : « au mieux, ces rapports confirment que les représentants d’Amazon ont trompé le comité, au pire, ils prouvent qu’ils ont peut-être menti au Congrès américain en violation possible du droit pénal fédéral ». Les législateurs ont déclaré qu’ils envisageaient également de saisir le ministère de la Justice pour lancer une enquête criminelle. Un porte-parole d’Amazon a pris la parole pour nier les accusations et assurer que les dirigeants n’ont pas menti devant le Congrès.

En 2019, l’avocat général associé d’Amazon, Nate Sutton, a solennellement déclaré que la société n’utilisait pas les données individuelles des vendeurs pour renforcer sa stratégie. En revanche, il a expliqué que l’entreprise utilisait des données agrégées qui peuvent lui donner une idée précise de la performance d’une catégorie de produits… La frontière est mince. De son côté, Bezos a déclaré en 2020 qu’Amazon avait une politique qui vise à protéger les données de ses vendeurs tiers. Il précisait à ce sujet que : « si nous découvrons que quelqu’un viole cette politique, nous prendrons des mesures »