Après un an de reprise en main de ses géants technologiques, l’Administration centrale de régulation du marché chinois (SAMR) va largement étendre ses capacités. Signe qu’elle ne compte pas réduire ses efforts.

Réorganisation en trois branches

Le QG de l’organisation, qui se trouve à Pékin, va ainsi embaucher davantage de personnel tandis que celle-ci va être divisée en trois branches : l’une s’attardera sur les enquêtes antitrust, la seconde sur la concurrence et la dernière sur la fusion entre les entreprises. Actuellement, le nombre de fonctionnaires chargés de s’occuper des affaires antitrust est de quarante. Ce chiffre devrait passer à cent puis à cent-cinquante dans les cinq prochaines années, rapporte Bloomberg.

Le média note également que le directeur adjoint de l’administration, Gan Li, est pressenti pour en devenir le dirigeant, tandis que Wu Zhenguo, qui mène actuellement la division anti-monopole, devrait devenir le responsable du nouveau bureau d’enquête. Les plans préliminaires pour mettre cette nouvelle organisation en place devraient être finalisés avant la fin de ce mois d’octobre.

Des gratte-ciel à Pékin.

Le QG de la SAMR qui va accueillir de nouveaux employés est situé à Pékin. Photographie : Li Yang / Unsplash

Un an d’action

Cela intervient un tout petit peu moins d’un an après que les autorités chinoises aient décidé de réguler davantage leurs géants technologiques. Au mois de novembre 2020, elles se sont ainsi opposées à l’introduction en bourse d’Ant Group. Si au départ, c’est surtout les entreprises du milliardaire Jack Ma qui ont été visées avec la restructuration d’Ant Group et une importante amende pour Alibaba, la SAMR a par la suite élargi son champ d’action.

Elle a ainsi passé de nouvelles mesures antitrust et a également visé Didi Chuxing, l’équivalent d’Uber en Empire du Milieu. Plus récemment, elle a infligé une amende de 456 millions d’euros à Meituan, une entreprise spécialisée dans la livraison de repas, montrant que sa répression vise désormais tous les secteurs du numérique.

La « prospérité commune » en ligne de mire

Cette restructuration démontre que la SAMR a des ambitions bien plus profondes que ce qui est déjà fait actuellement, avec la « prospérité commune » voulue par le président Xi Jinping en ligne de mire. Il faut donc s’attendre à ce que l’étau se resserre encore plus sur les big tech du pays, même si Pékin ne les empêchera pas de prospérer économiquement, elle espère surtout profiter de cette réussite en s’immisçant davantage dans leurs activités et en les contrôlant de manière plus poussée.

Pour rappel, l’administration a été fondée il y a trois ans dans le but d’assumer la responsabilité des questions relatives à la concurrence sur le marché. En plus de cela, elle est également chargée de la sécurité alimentaire, des normes publicitaires et de l’enregistrement officiel des entreprises.