Pékin continue son tour de vis auprès des géants technologiques du pays. Le gouvernement chinois, par l’intermédiaire de l’administration d’État pour la régulation des marchés (SAMR), vient de condamner Meituan, une société spécialisée dans la livraison de repas à domicile, à payer une amende de 3,44 milliards de yuans (456 millions d’euros) pour abus de position dominante.

Le géant Meituan condamné à son tour

Selon le South China Morning Post, le fondateur de Meituan, Wang Xing, a verrouillé ses publications sur les réseaux sociaux depuis plusieurs mois. L’homme âgé de 42 ans a préféré se faire discret tout au long de l’enquête antitrust menée par les autorités chinoises. En tout, il a caché quelque 661 posts sur Weibo et 17 105 posts sur Fanfou, une plateforme lancée en 2007 qui ressemble à Twitter. Sur ce réseau social, sa biographie mentionne ceci : « si je n’ai pas vu, pensé ou fait quelque chose qui mérite d’être mentionné sur Fanfou aujourd’hui, alors cette journée a été gâchée ».

Wang avait cessé de publier des posts sur Fanfou en mai 2021, après avoir publié un vieux poème chinois considéré comme une attaque peu subtile contre le gouvernement. Cette publication a déclenché une frénésie sur les réseaux sociaux et une forte baisse du cours de sa société en bourse. Cette seule publication avait fait disparaître 14 milliards d’euros de valeur boursière… Lee message a depuis été retiré de la plateforme Fanfou. Plusieurs autres grands patrons de sociétés technologiques se sont également retirés des réseaux sociaux ou ont simplement quitté leur poste.

La féroce répression de Pékin ne faiblit pas en Chine

Si l’administration d’État pour la régulation des marchés (SAMR) a décidé de condamner Meituan, c’est notamment à cause de l’obligation d’exclusivité imposée aux restaurateurs et aux vendeurs par l’opérateur chinois. Une pratique courante, qui suscitait tout de même la frustration des premiers concernés. Il y a quelques mois à peine, Alibaba a reçu une amende de 18,2 milliards de yuans (2,3 milliards d’euros), soit 4% de son chiffre d’affaires, pour les mêmes abus auprès des vendeurs de ses plateformes. L’équivalent d’un abus de position de dominante.

Pékin mène une campagne antitrust depuis plusieurs mois pour tenter de reprendre le contrôle sur les géants technologiques du pays. En septembre, le fondateur de JD.com, Richard Liu Qiangdong, a renoncé à ses responsabilités au sein de son entreprise. Même chose pour Zhang Yiming, fondateur de ByteDance ou encore Colin Huang Zheng, fondateur de Pinduoduo. Néanmoins, certains des plus grands noms de l’industrie technologique chinoise ont fait une apparition à la Conférence mondiale de l’Internet à Wuzhen, une ville de la province orientale du Zhejiang. Ils ont promis de soutenir l’objectif de « prospérité commune »  souhaitée par le président Xi Jinping.