La Commission européenne a lancé une enquête sur Microsoft, réclamée en 2020 par Slack. Les autorités de la concurrence européenne concentrent leur attention sur l’intégration de Teams à la suite Office. Selon Reuters, un questionnaire a été transmis aux concurrents de Microsoft sur les pratiques de l’entreprise américaine et la situation du secteur des applications professionnelles.

Selon Slack, Microsoft impose Teams aux utilisateurs

Pendant un temps, Slack affirmait que Teams ne représentait pas un concurrent. Pourtant, dès la création de Teams en 2017, son but a été de s’imposer comme un outil de collaboration en entreprise. En juillet 2020 Slack, racheté depuis par Salesforce, change finalement son fusil d’épaule. Une plainte pour abus de position dominante contre Microsoft est déposée auprès de la Commission européenne.

Slack estime qu’en intégrants Teams à Office, Microsoft cherche à imposer son installation à ses clients. La messagerie professionnelle pointe la difficulté pour ensuite désinstaller le service. Enfin, elle reproche à Microsoft d’empêcher ses concurrents d’accéder aux informations nécessaires pour le fonctionnement de Teams avec d’autres services.

La demande de Slack est simple : la séparation de Teams et Office. Avant de donner son avis sur la question, la Commission européenne a sollicité les concurrents de Teams : Zoom, Google, Facebook, Cisco… Les interrogations des instances du vieux continent sont de plusieurs ordres d’après Reuters, qui a eu accès au questionnaire.

Les questionnaires, première étape des enquêtes de la Commission

Toute une partie est générale, sur le secteur dans son ensemble. Les obstacles pour entrer sur le marché des applications professionnelles, l’expansion actuelle du marché notamment l’effet Covid-19 et après Covid-19, l’importance mise sur la protection des données (Une Europe fidèle à elle-même).

La suite des questions se veut plus précise. Elle porte sur le coût d’un changement de fournisseur pour les clients, une liste de ces derniers passés à Teams ou l’offre Office groupée, le pourcentage de revenus perdus en conséquence, l’impact des produits intégrés sur l’investissement dans l’innovation, la qualité des produits et leurs prix.

Microsoft est familier avec les enquêtes de la Commission européenne pour avoir déjà eu à régler une coquette amende de 2,2 milliards d’euros pour des pratiques de la décennie précédente. L’entreprise a refusé de commenter l’envoi des questionnaires. Il s’agit de la procédure classique des autorités antitrust européennes. Selon les résultats obtenus, une enquête plus approfondie pourrait être ouverte ou la plainte de Slack rejetée. À suivre.