Ensemble, Thales et Google Cloud veulent créer une « offre de cloud souverain » en adéquation avec le label français « cloud de confiance » lancé en mai 2021 par le gouvernement. Ce label a pour objectif de concilier souveraineté numérique et compétitivité économique. Thales et Google Cloud prévoient de créer une nouvelle entité dédiée pour piloter ce projet.

Une alliance qui inquiète les acteurs français du cloud

Malgré les bonnes intentions affichées par les géants français et américains, plusieurs acteurs du secteur se disent inquiets quant au développement de cette nouvelle entité, encore une fois dépendante d’une entreprise américaine. David Chassan, directeur de la stratégie de 3DS Outscale, a déclaré que : « la souveraineté n’est pas une opportunité commerciale à saisir en fonction de la météo. On ne peut pas jouer d’effet d’annonce pour faire patienter les acteurs publics. Le cloud de confiance existe déjà avec les acteurs technologiques qualifiés SecNumCloud par l’ANSSI ».

Ce qui inquiète les acteurs du cloud français, c’est qu’un grand acteur américain du secteur prenne position sur le marché français, pourtant souhaité comme un marché du « cloud souverain ». En réalité, c’est plutôt malin de la part de Google. Comme le gouvernement a la volonté d’accélérer la transformation de la fonction publique par la donnée, le développement d’un tel partenariat pourrait être perçu d’un très bon œil. À ce propos, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances, a déclaré que : « ce partenariat montre que la France, comme d’autres pays européens, est en mesure d’imposer des conditions strictes aux géants du numérique, conformément à la doctrine cloud du gouvernement ».

Thales et Google Cloud veulent obtenir le label « cloud de confiance »

Selon les informations communiquées par Thales et Google Cloud, l’objectif de cette alliance est de développer un « partenariat stratégique », dont l’objectif est de « co-développer, au sein d’une nouvelle société, une offre de cloud souverain répondant aux critères du label français, « cloud de confiance » ». Dans le cadre de cette nouvelle alliance, Thales va détenir la majorité du capital de la société et exercera « un contrôle clair de la gouvernance », selon Marc Darmon, directeur général adjoint de Thales chargé de l’activité systèmes d’information et de communication sécurisés.

En mai dernier, le gouvernement a dévoilé sa stratégie quant au déploiement du cloud sur le territoire français. Un plan qui peut se décomposer en trois axes : le fameux label « cloud de confiance », le « cloud au centre » et une « stratégie industrielle ambitieuse ». Plusieurs ministres veulent faire de ce label « cloud de confiance » un point d’ancrage pour rééquilibrer le marché. En théorie, il doit assurer une protection juridique et technique des clients des fournisseurs de services cloud labellisés.